Amnesty International s'inquiète du fait que l'engagement pris par le chef de l'État Félix Tshisekedi pour sécuriser le docteur Denis Mukwege, n'est ni honoré par son gouvernement non plus par les autorités onusiennes.
Cette organisation non gouvernementale appelle le président Tshisekedi et l'exécutif national à prendre des mesures urgentes et concrètes afin de protéger le gynécologue congolais et ses proches.
"Nous sommes très préoccupés par le fait que deux semaines après l’engagement pris par le président Félix Tshisekedi de protéger Denis Mukwege, son gouvernement et les autorités onusiennes n’ont toujours pas acté de mesures concrètes en ce sens. En outre, malgré la promesse du président Félix Tshisekedi, aucune enquête n’a pour le moment été ouverte sur les menaces reçues... Le président Félix Tshisekedi et son gouvernement doivent prendre des mesures concrètes et immédiates en accord avec le docteur Denis Mukwege, afin d’assurer sa protection, ainsi que celle de sa famille et de ses collègues", a affirmé Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et région des Grands Lacs d’Amnesty International.
L’Amnesty International plaide également pour la sécurité de l'hôpital Panzi, de son personnel ainsi que de toutes les femmes victimes des violences sexuelles qui y sont soignées.
"L’hôpital où travaille Denis Mukwege doit aussi être protégé. Des centaines de médecins, d’infirmiers et infirmières et d’auxiliaires s’inquiètent pour leur sécurité et l’hôpital contient des milliers de dossiers médicaux concernant des victimes de viol, que Denis Mukwege défend depuis très longtemps. Les femmes qui sont soignées à l’hôpital pour des violences sexuelles ont également besoin d’être protégées",
Lors de la 45è réunion du Conseil des ministres tenue le 21 août dernier, le chef de l'État avait instruit le gouvernement à prendre les dispositions drastiques pour assurer la sécurité du "réparateur des femmes" et à veiller à l'ouverture des enquêtes sur les menaces de mort dont il est victime.
Il sied de noter que ces actes d'intimidation et menaces de mort contre le docteur Mukwege sont consécutifs à son activisme en faveur de la paix dans l’Est du pays, et sa proposition sur la création d’un tribunal pénal international pour la RDC, afin de juger les graves crimes qui y sont commis contre la population civile.
Merveil Molo