15 MARS 2015 – 15 AOUT 2015, 5 MOIS (153 JOURS) SONT PASSÉS, LE TEMPS EST VENU POUR MOI DE M'EXPRIMER.

Mercredi 9 septembre 2015 - 09:43

Chers frères, amis et compatriotes,

15 MARS 2015 – 15 AOUT 2015, 5 MOIS (153 JOURS) SONT PASSÉS, LE TEMPS EST VENU POUR MOI DE M'EXPRIMER.

Je tiens tout d’abord à remercier de tout mon cœur toutes les personnes qui, au pays comme à l’étranger, ont eu le courage de ne pas se taire, m’ont soutenu, et continuent à me soutenir, de près ou de loin, chacun à leur niveau, depuis les tristes événements du 15 mars 2015. Une mention spéciale à ma chère épouse ainsi qu’à mon fiston, qui en subit injustement les conséquences, à mes parents, à mes frères et sœurs, à mon frère et alter ego (qui se reconnaitra), à mes compatriotes et frères africains du Sénégal et du Burkina Faso… Aux autres, soyez rassurés, je ne vous en veux pas, je comprends.

Passionné du Congo depuis mon jeune âge, je mets depuis plusieurs années déjà mon engagement de diverses manières au service de notre copropriété le Congo en général, et de la jeunesse congolaise en particulier.

Pour rappel, le 15 mars 2015, à l’issue d’une conférence de presse organisé dans le cadre du lancement du mouvement citoyen FILIMBI auquel j’ai pris part, une trentaine de personnes ont été enlevées par des hommes lourdement armés en uniforme de la police militaire et d’autres en civil de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR). Parmi les personnes enlevées, se trouvaient les quatre représentants des mouvements citoyens invités « Y’EN A MARRE » du Sénégal et « BALAI CITOYEN » du Burkina Faso, des membres du mouvement FILIMBI, des artistes, des journalistes tant locaux qu’étrangers, un diplomate américain et même de simples passants.

Pour avoir exercé mes droits énoncés et protégés par la Constitution de notre pays, j’ai été, avec d’autres, victime de graves atteintes aux droits de l’homme. « Le temps d’un après-midi, nos vies ont basculé. La détention arbitraire pour les uns et la clandestinité pour les autres ont pris le pas sur la liberté, la liberté d’expression a fait place à une répression aveugle. Des familles ont été séparées, des carrières brisées illégalement du fait de la pression des services de sécurité. Ce dimanche après-midi ensoleillé de mars restera à jamais gravé dans nos mémoires. Et nous disons haut et fort « PLUS JAMAIS CA » ! »

Des accusations extrêmement graves et volontairement destructrices avaient alors été portées par les autorités de notre pays contre les organisateurs de l’événement, mais également contre ma personne, via les médias, à travers notamment le Ministre de l’Information et Porte-parole du Gouvernement de la République, dont l’objectif de nuisance ne souffrait d’aucun doute, en totale violation du principe fondamental de la présomption d’innocence, lorsqu’il déclara solennellement lors d’un point de presse spécial ce qui suit : « L’objectif avoué des maître d’œuvre sénégalais et burkinabè et leurs exécutants congolais était de perturber le processus démocratique et électoral dans notre pays. Notre compatriote Mr. Floribert Anzuluni, Directeur à Ecobank de Kinshasa, est signalé par les enquêteurs comme l’auteur de cette supercherie, pour faire entrer les quatre personnes, les trois sénégalais et le burkinabè, en République Démocratique du Congo. Nous lançons un appel à Mr. Floribert Anzuluni, où qu’il se trouve, qu’il y a intérêt et pour lui et pour la recherche de la vérité, à ce qu’il se présente au-devant des enquêteurs pour clarifier les choses à ce propos. Il s’agit en fait d’une tentative délibérée de déstabilisation des institutions de notre pays auxquelles les initiateurs de ce projet avaient décidé de s’en prendre par tous les moyens, y compris l’extrémisme violent, pour les faire dégager, c’est le mot qu’ils aiment bien utiliser, de leurs mandats constitutionnels sans tenir compte de la durée de ceux-ci… ». Quel choc de s'entendre qualifier de la sorte par les autorités de son pays lorsqu'on a simplement exercé ses Droits, et ce dans le strict respect des règles établies.

A ce jour, deux braves patriotes, Fred BAUMA et Yves MAKWAMBALA, demeurent illégalement et injustement détenus. Ces héros de la jeunesse congolaise sont, sans aucune preuve matérielle, accusés entre autres de haute trahison, atteinte à la vie du Président de la République, que c'est révoltant! Sachez mes frères que je vous ne vous abandonnerai jamais, je me battrai, avec d’autres, jusqu’à mon dernier souffle, pour votre libération.

La vague d’indignation qui a suivi cet événement tragique est la preuve que les amis de la démocratie sont beaucoup plus nombreux que ses détracteurs, et qu’aucune frontière ne peut les arrêter. Depuis lors, la vérité reprend petit à petit sa place. Les principales conclusions de la mission parlementaire sont claires, les principales graves accusations portées contre les organisateurs des activités des 14 et 15 mars 2015 ne sont basées sur aucune preuve matérielle. Par la suite, le Parlement européen, dont les États membres sont cosignataires, avec la RDC, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, a alors emboité le pas en votant une résolution recommandant la libération sans condition de Fred et Yves et l’abandon de toutes les charges.

En ce qui me concerne, après une période surréaliste de clandestinité, je suis donc contraint de vivre loin de mon pays, loin des miens, loin de mon fiston. Néanmoins, je ne regrette rien, j'assume, car je reste convaincu que mon engagement démocratique en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la majorité des citoyens, à travers notamment l’implication de la jeunesse majoritaire, est juste. Lumumba disait « le Congo est un grand pays, il mérite de nous de la grandeur », ce qui implique donc un certain niveau de sacrifices au profit du bien commun. Cela fait partie du long chemin vers la démocratie auquel je souscris.

Il est grand temps de mettre fin au système de prédation qui se matérialise par un pillage systématique des ressources communes par une minorité de citoyens, en étroite complicité avec des « forces » extérieurs, au détriment de la majorité des citoyens, et ce depuis plus de 50 ans. Un système porté par des leaderships politiques égoïstes et sans scrupules, ayant des ramifications dans toutes les couches de notre société (société civile, secteur économique, administration, intellectuels, etc.). Le Congo est notre copropriété, il nous appartient à tous, par conséquent nous y avons tous des Droits (liés aux Devoirs) que personne ne peut nous enlever. Les ressources du Congo doivent donc bénéficier à tous.

J’exhorte les dirigeants congolais à cesser toute forme de répression et/ou intimidation car nous ne sommes que l’émanation d’une nouvelle génération ayant des aspirations fortes et qui ne tolère plus l’Injustice. Quand la Jeunesse se met débout…, elle ne détruit pas, elle bâti un monde meilleur... Frantz Fanon disait « chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l'accomplir ou la trahir » et j'ai fait, avec d'autres, le choix de l’accomplir car "l'avenir du Congo est beau".

La lutte continue!

Que Dieu bénisse notre copropriété la RDC.

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