10 journalistes de différents organes de presse de Kinshasa, sélectionnés par le tandem International Rescue Committee(IRC) et Union congolaise des femmes des médias(UCOFEM), sont inscrits, depuis hier jeudi 16 juillet 2015 à Gombe, dans un programme de renforcement des capacités des professionnels de médias sur la thématique de la promotion et la protection des droits des femmes et filles, et la lutte contre les violences basées sur le genre. Cette session qui prendra fin le mercredi 22 juillet prochain sera marquée par la proclamation des résultats des travaux réalisés par les récipiendaires dont les meilleurs d’entre eux vont bénéficier des bourses de reportage sur terrain.
A en croire les organisateurs, cette formation vise d’abord l’amélioration des connaissances et le changement des perceptions des journalistes sur le genre, l’égalité de sexes, etc. « Nous avons identifié les médias prédisposés à travailler dans le domaine de la lutte contre les violences basées sur le genre et la promotion des droits des femmes et filles ; puis, bous allons les aider à améliorer leurs productions médiatiques sur ce sujet… », a précisé le consultant Pascal Chirhalwirwa.
Durant cette formation, convient-il de souligner, les journalistes formés devront être capables de réaliser au moins 5 émissions et 5 articles sur la violence et les inégalités liées au genre et leurs conséquences sur le développement de nos communautés. Les meilleures productions et leurs auteurs bénéficieront d’une bourse de reportage qui leur permettra de continuer la production au cours des deux premiers mois suivants la fin de la formation.
Le concept « Genre »
Il convient de souligner, à la suite des organisateurs, que “l’approche genre” suppose de considérer les différentes opportunités offertes aux hommes et aux femmes, les rôles qui leur sont assignés socialement et les relations qui existent entre eux. Il s’agit de composantes fondamentales qui influent sur le processus de développement de la société et sur l’aboutissement des politiques, des programmes et des projets des organismes internationaux et nationaux. Le genre est intimement lié à tous les aspects de la vie économique et sociale, quotidienne et privée des individus et à ceux de la société qui a assigné à chacun (hommes et femmes) des rôles spécifiques.
Les spécialistes des sciences sociales et ceux du développement utilisent deux termes distincts pour marquer, entre hommes et femmes, les différences déterminées biologiquement et celles construites socialement: il s’agit dans le premier cas du mot “sexe”, dans le second cas du vocable “genre”. Même si les deux termes sont liés aux différences entre les hommes et les femmes, les notions de “sexe” et de “genre” ont des connotations distinctes.
Selon Pascal Chirhalwirwa, le sexe marque les caractéristiques biologiques (permanentes et immuables) des hommes et des femmes, communes à toutes les sociétés et à toutes les cultures. Le genre, par contre, se réfère aux caractéristiques qui se sont forgées tout au long de l’histoire des relations sociales. Les différences de genre sont socialement édifiées et inculquées sur la base de la perception que les diverses sociétés ont des différences physiques et des présupposés de goûts, tendances et capacités des hommes et des femmes. En d’autres termes, les différences relatives au sexe sont immuables. Par contre, l’histoire et l’analyse comparative des sociétés ont largement confirmé que les disparités liées au genre varient selon les cultures et selon les périodes en fonction de l’évolution de la société.
Tshieke Bukasa