La République démocratique du Congo est déterminée à se conformer aux normes du Marché commun de l’Afrique Orientale et australe (Comesa). C’est dans cette optique que se tient, depuis le lundi 21 septembre, un atelier sur l’adoption des normes Comesa en normes nationales. Prévus jusqu’au 29 septembre prochain, les travaux se déroulent au Centre Caritas Congo de Kinshasa, grâce à l’appui financier de l’Union européenne (10ème Fonds européen de développement), dans le cadre des Mécanismes d’appui à l’intégration régionale/Facilités d’ajustement (Projet PMIR/Comesa).
Dans ces assises de grande portée tant nationale que régionale, on retrouve une centaine d’experts congolais émanant notamment de ministères de l’Industrie, de l’Agriculture, pêche et élevage, de l’Environnement, de la Recherche scientifique, ainsi que les délégués de l’Office congolais de contrôle (OCC), de la Société nationale d’électricité (Snel), de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP), de l’Office des routes, du Fonds national d’entretien routier (Foner) et de l’Association des consommateurs de produits vivriers.
"Cette activité s’inscrit dans le cadre de la poursuite des travaux d’adoption des normes, dont la dernière édition date de 2009", a indiqué à ce propos Mme Bernadette Nzamba Nyange, la Secrétaire générale du ministère congolais de l’Industrie.
A ce jour en effet, rappelle-t-elle, la RDC a déjà adopté 217 normes Comesa en normes nationales, sur un total de 370 normes que le pays s’était engagé à adopter à partir de 2008, dans le cadre de son intégration régionale au sein de l’organisation.
Mme Bernadette Nzamba Nyange précise que les 217 normes s’inscrivent dans les secteurs agro-alimentaire, de matériaux de construction, de grandeurs et unités fondamentales et dans l’évaluation de conformité. Ces normes, indique-t-elle, ont été publiées dans le Journal Officiel pour être opposables à tous.
SPECIFICITES DES 50 NORMES A VALIDER
Selon les organisateurs, le présent atelier va se dérouler en deux phases. La première étape, prévue du 21 au 23 septembre, va se focaliser sur les travaux en sous-commissions. La seconde étape, du 28 au 29 septembre, va porter sur la validation, par le Comité national de normalisation, des 50 normes qui auront été examinées en sous-commission.
Pendant ces trois premiers jours, la cinquantaine de normes Comesa qui sont examinées et harmonisées en normes nationales au sein des sous-commissions couvrent cinq secteurs de l’industrie : l’électronique, l’agroalimentaire, la conformité et le management de qualité, les produits cosmétiques et les emballages plastiques.
LES ENJEUX DE L’INTEGRATION REGIONALE
Dans son mot d’ouverture de l’atelier, le ministre congolais de l’Industrie a reconnu que le Comesa est un grand marché au niveau régional. Germain Kambinga a plaidé à cet effet pour que la RDC puisse se frayer une place de choix dans cet espace économique en se dotant d’une industrie viable et compétitive.
Et pour ce faire, le pays devrait, recommande-t-il, disposer d’un laboratoire capable d’évaluer les entreprises nationales et d’une police qui ferait respecter les normes Comesa. Une telle politique permettrait, selon lui, à la RDC d’exporter des produits compétitifs sur ce marché commun et renforcer son intégration régionale. Le ministre Kambinga a, dès lors, encouragé les participants à travailler avec abnégation en vue de produire des recommandations conséquentes.
Créé en 1993, le Comesa est un vaste marché regroupant 20 Etats de l’Afrique Orientale et Australe (Angola, Burundi, Rwanda, Ouganda, RDC, Kenya, Zambie, Zimbabwe, Namibie, Malawi, Swaziland, Ile Maurice, Seychelles, Comores, Madagascar, Egypte, Soudan, Djibouti, Erythrée, Ethiopie).
Forte d’une population estimée à 340 millions d’habitants, cette zone d’échange a un PIB de 170 milliards de dollars. Le volume de transactions commerciales entre les pays membres et le reste du monde atteint annuellement 60 milliards de dollars, estiment des experts. Yves KALIKAT