Les membres du mouvement dénommé « Lutte pour le changement» (Lucha) exigent la libération immédiate et sans condition de leur collègue Fred Bauma détenu à Kinshasa depuis son arrestation il y a deux semaines avec d’autres activistes des mouvements sénégalais Y’ en a marre et burkinabè Balai citoyen. Lors de d’un point de presse mardi 31 mars à Goma, ces activistes qualifient cette détention d’arbitraire et de violation des lois de la RDC.
«D’abord, il [Fred Bauma] est tenu au secret. Ni sa famille ne peut le visiter, ni ses avocats qui sont en charge de son dossier à Kinshasa ne peuvent l’entretenir, ni les organisations des droits de l’homme ne peuvent l’approcher», a dénoncé Luc Nkulula, un des membres de la Lucha.
Ces derniers se disent inquiets du sort de leur collègue. Luc Nkulula affirme Fred Bauma fait les frais de son engagement à exercer sa citoyenneté dans son pays:
«Ce qui nous fait le plus mal, c’est [le fait qu’il est détenu pour avoir] a tout simplement défendu les valeurs démocratiques, de liberté et les droits fondamentaux du peuple. C’est tout simplement pour ça qu’il là [en détention].»
La même source accuse les autorités congolaises de ne pas respecter les lois du pays. Fred Bauma «est déjà dans une situation d’arrestation arbitraire. On l’a détenu sans un mandat. Et jusqu’aujourd’hui, aucune inculpation à sa charge, et lui et tous ses amis!», a déploré Luc Nkulula.
Il a interpellé le Procureur général de la République:
«[Nous voulons] demander au Gouvernement de respecter les lois que lui-même a [initiées]. Et nous demandons que le Procureur général de la République s’assume. Est-ce que la loi dit que lorsque vous discutez de votre citoyenneté, vous commettez une infraction quelconque?»
La Lucha menace d’entamer d’autres actions pacifiques afin d’obtenir du Gouvernement la libération de cet activiste.
Amnesty International a lancé lundi 30 mars une campagne en faveur de la libération de jeunes activistes congolais détenus au secret depuis le 15 mars. Parallèlement, la mission d’information mise sur pied à l’Assemblée nationale pour informer la chambre basse du Parlement sur ce dossier a commencé son travail ce même lundi.
Les activistes congolais avaient été arrêtés avec les leaders des mouvements Y’en a marre et Balai citoyen. Ces derniers ont été relâchés puis expulsés du pays. Les jeunes congolais encore en détention n’ont pas encore été formellement inculpés. Mais au lendemain de leur interpellation, les autorités congolaises les avaient accusés de faire la promotion de la violence.