Fronde à l’UDPS : André Kalonzo Ilunga, nouveau président provisoire de l’UDPS

Mercredi 23 décembre 2015 - 11:12

Une nouvelle secousse agite l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, (UDPS), le principal parti politique d’opposition en RD Congo qu’incarne encore et pour l’essentiel l’opposant historique Etienne Tshisekedi, leader charismatique et cofondateur de ce mouvement politique. Pour combien de temps encore ?

 

En effet, quelques cadres influents et membres de l’UDPS, établis et vivant pour la plupart en exil en Europe, aux Etats-Unis et au Canada, ont organisé un “conclave” à Bruxelles du 18 au 20 septembre 2015. A la fin des travaux de ce rassemblement, il a été établi un constat d’échec après 33 ans de lutte. Un échec qui est naturellement attribué à Etienne Tshisekedi qui n’a cessé, a-t-on relevé, de faire preuve de nonchalance et de manque de stratégie.

 

Ce constat d’échec a été éclaté ensuite en quatre griefs essentiels sont :

-La falsification des statuts et création d’une organisation du genre « Lucha », (qui se traduit par lutte pour le changement) laquelle n’a plus comme objectif la conquête, l’exercice et la conservation démocratique du pouvoir ;

- l’abandon du parti et de la lutte pour l’impérium ;

- la mauvaise gestion politique, administrative et financière du parti ;

- l’immixtion intempestive de la famille biologique dans la gestion courante du parti ;

 

Ne voulant s’arrêter en mi-chemin, le conclave a désigné André Kalonzo Ilunga au poste de Président provisoire. Ce président provisoire a pour mission de “préparer un congrès extraordinaire du parti” qui devra avoir lieu incessamment à Kinshasa.

 

Les participants ont également accepté, de manière consensuelle, de proposer au congrès  extraordinaire une candidature unique à l’élection présidentielle prévue en 2016 en République démocratique du Congo (RDC) - en principe en novembre 2016. Sans plus attendre, le docteur François Tshipamba Mpuila se positionne comme ce candidat, s’il le congrès pourra l’accepter.

 

En août dernier, déjà, dans une lettre ouverte, 25 membres influents de la diaspora de ce parti avaient pour la première fois directement désavoué leur président, absent de la scène politique depuis le début de sa convalescence en Belgique il y a plus d’un an. Cette fois, ils sont allés plus loin en désignant à sa place un président intérimaire.

 

Comme on peut le constater et vu de Kinshasa, la secousse semble encore mineure, mais elle fait son bonhomme de chemin. Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’une simple et nouvelle dissension comme il y en a déjà eu. Mais il s’agit, cette fois, d’une fronde qui est partie de l’Europe et qui a la prétention de faire tâche d’huile à Kinshasa.

 

Pour mettre la main à la patte, André Kalonzo Ilunga, le Président provisoires de l’UDPS ne croise pas les bras. Il séjourne en RD Congo, son pays, depuis presqu’un mois. Il a entamé ses premiers contacts à Lubumbashi où il s’est entretenu avec les nouveaux et anciens membres du parti qui acceptent de se rassembler sous un nouveau leadership.

 

Après Lubumbashi, il séjourne maintenant à Kinshasa où il fait le même travail de sensibilisation et de rassemblement en vue de préparer le Congrès.

 

Pour M. Kalonzo, il faut définitivement tourner la page Etienne Tshisekedi, qui est accusé comme on l’a souligné plus haut d’avoir falsifié les statuts du parti et dont l’absence prolongée a entraîné une terrible cacophonie sur la ligne politique de l’UDPS.

 

Mais dans les milieux des observateurs, on se pose la question de savoir quel peut être l’impact d’une telle initiative pour inciter des Congolaises et les Congolais à y adhérer ? Encore qu’il faut déjà chercher, à tout prix, le soutien de la base pour obtenir une certaine légitimité.

 

Prenant position sur les événements politiques actuels, notamment le dernier discours à la Nation du Président Joseph Kabila Kabange devant le Congrès, André Kalonzo Ilunga estime que le Chef de l’Etat n’a pas dit ce qu’il fallait pour apaiser la tension politique actuelle. A sa place, j’aurais pu dire “ Mes chers Compatriotes, je mettrai à la disposition de la Ceni les moyens dont elle besoin pour organiser les élections libres, démocratiques et transparentes conformément à la Constitution. Moi-même, je ne serai pas candidat à ces élections parce que constitutionnellement, je ne peux plus me représenter “. Une affaire à suivre.

 

Par Claude Nyembwe Mutoka