Franck Diongo dénonce un dialogue de glissement

Lundi 5 janvier 2015 - 20:53
(KINSHASA)- Le leader du Mouvement Lumumbiste Progressiste, Franck Diongo a découvert la nouvelle trouvaille du président Kabila pour contourner la révision constitutionnelle. Le stratège opposant a analysé dans son labo les faits et gestes du pouvoir Kabila avant d’alerter l’opinion. La nouvelle démarche, affirme Diongo, serait de réussir à amener toutes les institutions hors mandat, hors délai constitutionnel. En ce moment là, les députés, les sénateurs et lui-même seront dans l’illégitimité. Dans cette situation, Kabila cherchera à convoquer le dialogue pour aboutir à la révision constitutionnelle. Le leader du Mlp pense que ce schéma ne passera pas. Tout partira du recensement pour justifier la prolongation, a-t-il dénoncé. Pour l’élu de la Lukunga, cette stratégie est une manière d’offenser la morale publique nationale et internationale. Ainsi, il considère comme une bourde le fait pour le président Kabila de conditionner l’organisation des élections aux résultats du recensement. Tous les chercheurs savent qu’il faut trois à six ans pour mener à terme le recensement. L’opération coutera au minimum 140 millions de dollars. Le prétexte sera ainsi fondé pour justifier le glissement de la constitution. Franck Diongo s’interroge comment le président Kabila a pu oser dire que le recensement sera organisé la même année que les élections locales. L’enjeu en levant cette option est de pousser toutes les institutions à dépasser le délai légal, a affirmé le radical opposant. En décryptant le discours de réveillon du président Kabila, le leader du Parti Lumumbiste Progressiste pense qu’il a été déconnecté des réalités congolaises. Un catalogue de bonnes intentions, sans chiffres et sans chronogramme. Franck Diongo estime qu’il s’est contredit par rapport à son discours sur l’état de la nation. Il ne croit pas en lui-même, dit-il. A ces jours, il n’y a pas de loi électorale. Comment le président Kabila peut-il annoncer l’année 2015-année des élections alors que le préalable légal n’est pas rempli. Aux yeux de l’opposition, l’actuelle loi électorale ne pose pas problème. L’opposant s’indigne que le président Kabila ait éludé une question fondamentale sur la date et l’année de la tenue de la présidentielle. ‘‘Aujourd’hui, l’attention des congolais est focalisée sur la fin de son mandat mais il s’est abstenu de clarifier cette question’’, a déploré Franck Diongo pour qui le 19 décembre 2016 à minuit, le mandat de Kabila prend fin sans une quelconque prolongation.