L’AN rejette la motion de défiance
Sur 52 signataires de la motion de défiance contre le Vice-premier ministre en charge des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, seulement 4 ont été présents dans la Salle des Congrès pour prendre part active aux travaux parlementaires, notamment les députés nationaux Toussaint Alonga Likili, Franck Diongo, Cadet Ya Mokolo et Kota
Alors que le décor était planté, urnes et isoloirs compris, pour obtenir un éventuel départ de Thomas Luhaka, ces élus du peuple ont fustigé le comportement de leurs collègues de l’opposition qui ont pris des décisions unilatérales, sans les consulter au préalable, ni les associer aux réunions stratégiques tendant à boycotter les plénières
Pourtant, à en croire les députés cités ci-haut, la motion devrait être débattue en plénière car, urnes et isoloirs étaient préparés pour ce rendez-vous manqué en vue de résoudre le problème soulevé dans ladite motion. Celle-ci était relative lourdement chargée : atteinte aux droits et libertés fondamentaux de la personne, amateurisme et incompétence caractérisée dans la gestion des télécommunications en République Démocratique du Congo, notamment pendant les événements du 19 au 25 janvier, renseigne la motion, et pour avoir entraîné la coupure des signaux Internet, du service de messagerie instantanée, SMS, ainsi que le bouchage des numéros de téléphone de nombreuses personnalités, principalement de l’opposition et de la société civile,… Il aurait fait tout cela en violation totale des textes en vigueur en la matière. Ces mesures liberticides poursuit la motion, ne peuvent en aucune façon être justifiées par des raisons fallacieuses de sécurité nationale, comme évoquée par le gouvernement et ne sont en aucune façon excusables.
Partant de cette problématique, il était de bon droit que l’opinion nationale congolaise, voire internationale ait les réponses de l’accusé, en l’occurrence Thomas Luhaka Losendjola, pour éclairer la lanterne. Rester dans le flou, équivaut à dire que l’opposition distrait réellement la population. Ce qui est malheureusement arrivé.
L’opinion congolaise a droit de savoir ce qui se passe réellement
Dans cette cacophonie, la Rédaction du Journal L’Avenir a voulu en savoir plus sur les motivations qui ont animé les élus du peuple de la branche de l’opposition à sécher la plénière consacrée à la défiance du Vice-Premier ministre en charge de la PT-NTIC.
Alexis Lenga wa Lenga, cosignataires au numéro 40 de ladite motion a indiqué le pourquoi de ce boycottage et dont la délégation de 25 députés de l’opposition avaient été reçus. « Nous avons dit que dès lors les règles du jeu dans la compréhension de tous les députés tant de l’opposition que de la majorité ne sont pas clairement définies en ce qui concerne les motions de défiance, même de censure, nous ne pouvons pas comprendre que nous sommes venus ici faire notre travail, nous avons demandé au Président d’évacuer d’abord cette question, faire rentrer la sérénité à l’hémicycle sur la question relative à la motion de défiance et de censure, parce qu’apparemment c’est comme si nous sommes dans une Assemblée qui consacre une impunité vis-à-vis des ministres qui gèrent l’argent des contribuables autorisés par l’Assemblée nationale à travers un budget. C’est ainsi que nous avons dit, la question doit être discutée sur le plan de la pédagogie parlementaire, avant que nous ne traitions tout ce qui est inscrit comme motion de censure. Je peux me permettre de dire que nous avons été presque satisfaits lorsque le Président a promis qu’une commission, un petit travail va être fait sur la question qui est soulevée », a dit le Président du Groupe parlementaire MLC et Alliés.
Dans son argumentaire, Alexis Lenga wa Lenga s’est plaint de la manière qu’en son temps la motion contre Kitebi avait été programmée, puis revient sur celle initiée contre Evariste Boshab comme la majorité s’en est mêlée pour empêcher de débattre de la motion, ni sanctionner le Vice-Premier ministre même si les choses sont claires. Il se plaint et s’interroge sur les subterfuges de la majorité qui estime qu’une motion incidentielle peut évacuer une motion constitutionnelle. Pour lui, il faut évacuer la question avant tout sur le plan pédagogique, avant d’inscrire les autres motions qui du reste, introduites par les élus du peuple tant de la majorité que de l’opposition.
La contradiction et l’amalgame
Dans un autre chapitre, c’est le flou, l’amalgame, la confusion et la cacophonie qui règnent au sein du Groupe parlementaire UDPS et Alliés. Trois de ces membres qui ont pris part aux travaux parlementaires ont fustigé le comportement de leur ancien collègue président de ce groupe, en l’occurrence Samy Badibanga. 28ième sur la liste des signataires, le député élu de la Lukunga se serait compromis contre ses collègues du Groupe parlementaire qui ne le reconnaissent pas comme leur guide.
Outre les déclarations faites du haut de la tribune par le député Cadet Ya Mukolo qui précise ceci : « Nous étions tous surpris de constater qu’un membre du groupe en la personne de Samy Badibanga qui aurait pris une décision on ne sait pas chez lui à la maison ou ici au Palais du peuple ou dans une réunion de l’opposition pendant que nous, nous ne le reconnaissons pas. Là, il décide de ne plus prendre part aux travaux de l’Assemblée nationale. Alors que nous sommes une grande famille politique, s’il y a une telle décision, il aurait fallu associer tout le monde et présenter la pertinence et l’impertinence de la participation. Mais d’emblée, nous venons pour les travaux, on nous dit qu’on ne va pas travailler. Je dis non ! On ne peut pas être apporté dans un truc comme de petits enfants. C’est ainsi que nous avons montré que nous ne sommes pas liés par cette décision. Nous sommes députés nationaux, élus pour la cause juste. Qu’ils nous convainquent de cette décision et étant donné que lui-même n’a pas eu le courage de ne pas nous associer, j’ai montré à la face du monde que l’opposition est dans la salle pour prendre part active aux travaux parlementaires. D’ailleurs, depuis un certain temps, Samy Badibanga a été déchu et le groupe l’avait désavoué ainsi que l’ensemble des députés dans la salle. Nous ne le reconnaissons pas comme Président du Groupe Parlementaire Udps et alliés », a précisé le député élu de l’Udps.
Il a été complété par son collègue Kota, qui a affirmé que si Samy Badibanga est encore là, c’est peut-être par la volonté du bureau. Mais quant à eux, députés du Groupe parlementaire Udps et alliés, Samy Badibanga n’est plus leur Président du Groupe et toutes les décisions prises n’engagent que lui. Et de poursuivre que la démocratie exige le respect des avis des autres, étant entendu, qu’ il ne nous a pas consulté, nous le désavouons pour la énième fois ce, après les Concertations nationales. Le député révèle que le Groupe parlementaire Udps et alliés est divisé et, est sous la coordination de Mukuna Kalambayi.
Quant au député national Toussaint Alonga Likili, il estime que la lettre déposée au bureau de l’Assemblée nationale qui concerne l’Udps et alliés, dans une réunion dans laquelle il n’a pas été appelé, ni informé et qu’il soit surpris à leur entrée dans la salle qu’il soit surpris par une pareille décision aussi grave, dit-il. « Honorable Président, je pense qu’une telle décision devrait, puisqu’elle est grave, requérir le point de vue des membres qui composent le groupe parlementaire Udps et Alliés. Etant attendu que je représente mon parti politique et un groupe politique, j’estime pour ma part que je ne suis pas lié par une telle décision », a dit le brillant avocat et député national. Il poursuit pour dire que dans une certaine mesure dans la salle des Congrès que les élus commencent un peu à s’écarter de l’essentiel. Il fustige par voie de conséquence les gesticulations oratoires qui ont pris place à ce qui est substantiel. C’est à juste titre que Toussaint Alonga Likili n’a pas suivi la voie de ses collègues qui ont brillé par la politique de la chaise vide et que le communiqué lu à cet effet, n’aura pas d’effet quant à poursuivre sans désemparer les travaux parlementaires pour lesquels il a été élu.
Cette mise au point a permis aux élus de poursuivre les travaux tels les cas des élus du peuple de l’opposition qui ont adressé leurs questions orales d’une part avec débat de l’honorable Clément Kanku Bukasa, et d’autre part sans débat de l’honorable Emery Okundji Ndjovu, toutes les deux adressées au ministre de la Santé publique. Le reste ne constitue que du théâtre de Chez nous, nous renseigne les députés nationaux de l’opposition qui ont pris part aux travaux parlementaires.
(Pius Romain Rolland)