Une cinquantaine d’experts venus du Tchad, du Cameroun, du Gabon, de l’Afrique de l’Ouest et de la République démocratique du Congo vont se réunir au mois de décembre à Kinshasa pour réfléchir sur l’impératif de concilier l’intensification de l’agriculture et la préservation des forêts du Bassin du Congo. Les participants à cet atelier organisé par l’Institut international de l’agriculture tropicale (IIAT), vont dégager des pistes de solution pour lutter contre la pauvreté par l’agriculture et la sauvegarde de la biodiversité. Cet atelier intervient quelques semaines après la conférence sur la climat à Paris.
Selon les spécialistes, l’agriculture est reconnue comme un grand moteur de déforestation dans la région du Bassin du Congo, où le taux de pauvreté rurale reste parmi les plus élevés au monde.
Le bassin du Congo contient la deuxième superficie des forêts au monde, a précisé le docteur Bernard Vanlauwe, directeur du central Africa hub. La majorité des habitants de cette région vivent de l’agriculture à brûlis à faible échelle. Ils ont donc droit à une vie meilleure, sans pauvreté, a-t-il estimé.
A la question de savoir comment résoudre l’équation de l’intensification d’une agriculture nourricière et un forêt intégrée dont l’humanité a besoin, le docteur Vanlauwe a répondu : « Cette formule ne peut qu’être résolue en intensifiant la production agricole pour que les producteurs puissent générer leurs besoins de vie sur une superficie limitée. Sans intensification agricole, il n’y aura pas conservation des forêts. »
Pour sa part, le directeur de cabinet du ministre congolais de l’Agriculture, a insisté sur le rôle moteur du secteur agricole dans la croissance économique.
La cinquantaine de participants ont pour tâche de chercher à améliorer l’interaction entre les acteurs du secteur agricole, ceux de la conservation des forêts et les communautés paysannes. Pour cela, ils doivent se servir d’exemples, d’initiatives et des modèles réussis sous d’autres cieux.
Avec ses 155 millions d’hectares de forêts, la République démocratique du Congo possède plus de 60% de réserve forestière de l’Afrique. A cette richesse forestière s’ajoute une biodiversité
exceptionnelle au monde. La République démocratique du Congo dispose d’une flore et d’une faune d’une richesse unique au monde.
Le pays abrite à titre d’exemple environ 415 espèces de mammifères et plus de 1000 espèces de poissons. Parmi ces espèces, quelques unes sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles ne vivent qu’en République démocratique du Congo. Notamment le bonobo et l’okapi et les rhinocéros blanc du Nord. Outre ces animaux endémiques, le gorilles de plaine, le gorille de montagne et surtout le gorille de plaine de l’Est, le plus grand et le plus impressionnant de tous les primates, contribuent à l’attraction touristiques et donnent lieu à des recherches scientifiques.
En outre, grâce à ce programme, plus de 3000 agents de l’ICCN, en l’occurrence des gardes-parcs gèrent et surveillent les Parcs nationaux congolais de la Garamba, de Virunga, Kahuzi Biega, Salonga, Upemba, Maiko, Kundelungu avec une superficie d’environ 90.000 kilomètres carrés. La coopération allemande, à travers la GIZ et la KFW, met en œuvre ce programme en collaboration étroite avec ses partenaires congolais, notamment le ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (MECNT), et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).
A travers leur appui institutionnel pour l’Institut Congolais de la Conservation de la Nature (ICCN), la GIZ et la KFW contribuent depuis longtemps à la préservation et à l’aménagement de ces richesses
Le programme PBF œuvre au niveau central, au niveau provincial
( les provinces du Maniema ; du Katanga, du Sud Kivu, Province Orientale, et l’Equateur) et au niveau local.
Le programme PBF collabore au niveau régional avec la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) et avec d’autres organismes membres du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (bailleurs, coopérations bilatérales et multilatérales, ONG internationales et ONG nationales).
A travers son appui institutionnel à l’ICCN, la KFW et la GIZ contribuent depuis plusieurs années à la préservation et à l’aménagement de ces richesses en faune et en flore.
Luc-Roger Mbala Bemba