Il s’est recroquevillé sur lui-même et est resté loin de débats et soubresauts sociopolitiques de janvier dernier alors même que la responsabilité de son cabinet a été entraînée lors du vote parles deux chambres du Parlement de la loi électorale amendée. Matata n’aura,en fait, déploré que quelques dommages subis par ses »Transco et Esprit de vie ». Lui qui, alors ministre des Finances, redoutait déjà «qu’une crise interne « de nature politique »,précisait-il, « n’amplifie le risque d’une baisse de l’activité économique suite à la dégradation des perspectives mondiales».
C’est connu le ministre des Finances,YavMuland, doit s’employer à des réductions drastiques des dépenses publiques au motif de prémunir l’Etat d’une impétueuse saison des vaches maigres. Les recettes internes qui titillent en moyenne les USD 4,5 milliards l’an devraient être divisées par 2, voire par 4 si jamais la tendance baissière du cours du pétrole et du cuivre se poursuivait en s’étendant à d’ autres matières premières essentiellement exportées par la RDC. La tonne métrique du cuivre se négocie autour de 5.485,00 USD enregistrant derechef une baisse de 4,46% en l’espace de quelques jours. Le prix du cobalt est passé de 31.818,15, son niveau de la semaine précédente, à 31.752 USD. L'or se vend à moins de 1300 USD l’once quant l’or noir se maintient en dessous de 50 USD le baril. Quant aux réserves internationales, au 29 janvier 2015, elles étaient à 1.733,97 millions USD, équivalent à 7,19 semaines d'importations. En clair, ça ne va pas mal, mais pas très bien. Le Gouv de la BCC, Déo Mutombo, l’a dit déjà, il va falloir diviser par 2 sinon 4 les USD 38 millions que le Trésor public étaient censés percevoir chaque mois des pétroliers producteurs. En outre la crise de « l’Internet et GSM » artificiellement créée par l’Etat ne sera pas conséquence sur les revenus de l’Etat. Le PT&NTIC est à ce jour le second gros contributeur des recettes parafiscales de l’Etat. Point d’amende honorable, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende estime, bien au contraire, que la coupure de l’internet et de GSM ait entraîné un manque à gagner de USD 9 millions, peu importe, l’Etat se doit de garantir la sécurité de la population.
Mende a toutefois démenti qu’il a soutenu que «même si les élections se tenaient en 2017, le ciel ne nous tomberait pas sur la tête». Cependant le gouvernement doit opérer des coupes budgétaires afin de sauver la stabilité du cadre macroéconomique et ses réserves en devises, et Yav Muland s’applique à limiter des sorties de fond. Ainsi nombre d’observateurs redoutent-ils à présent que le gouvernement se retranche derrière la baisse au niveau international des prix des matières premières exportées par la RDC par conséquent des revenus nationaux pour ne pas financer les élections « de petite échelle » les locales, communales, etc., en 2015. Naturellement toutes les échéances électorales y compris la présidentielle seront renvoyées à la saint glin-glin. La CENI n’y va pas avec la langue de bois, c’est faute de financement par le gouvernement que l’élection du gouverneur ne se tient pas à l’Equateur. Des signaux pas du tout rassurants pour l’avenir. Il y a encore quelques jours, 7sur7.cd l’a écrit, le diplomate étasunien en poste à Kinshasa a demandé au ministre du Budget, Michel Bongongo, combien la RDC a-telle déjà prévu pour la tenue des élections. Son interlocuteur n’aurait pas donné des réponses précises…chiffrées. L’opinion se souviendra que c’est pour des raisons financières d’après le gouvernement, l’élection présidentielle est passé, en 2011, de deux à un seul tour. Naturellement on est passé par les deux Chambres parlementaires pour donner de la crédibilité au scénario monté en derrière minute pour désarçonner l’opposition. La BCC a, par la suite, fait état de l’effondrement de ses réserves en devises consécutives à des sorties des fonds au bénéfice de la CENI. Près d’un demi-milliard de dollars, USD 360 millions selon certaines sources, avaient été décaissés en 2011 pour financer juste les élections présidentielle (à un seul tour) et législatives. Des sommes que pour des raisons financières…justifiables, Yav Mulang ne saurait donner son accord pour un décaissement. Et Mende pourrait toujours rebondir, en rappelant dans une conf’presse qu’il improviserait, un apophtegme de Lumumba « Le peuple a besoin du pain et non d’un bulletin de vote ». Le porte-parole du gouvernement a récemment soutenu que la RDC ne connaîtrait jamais des bouleversements politiques à la Burkina puisque les R-dCongolais ont déjà vengé Lumumba en chassant Mobutu du pouvoir alors que les Burkinabé s’activent à venger Thomas Sankara. Comprenne qui peut. Et les princes de l’Eglise cathos de se demander quel stratagème veut encore monter le gouvernement pour ne pas organiser les élections dans le délai constitutionnel. Les finances ?