Il est encore temps de s’aviser pour corriger cette entorse à la démocratie
L’inadmissible est pourtant en train de se réaliser en République démocratique du Congo, pays qui se veut respectueux de sa constitution et de son essence démocratique.
Il s’agit, on s’en doutait de l’exclusion de jeunes réputés mineurs en 2011 du processus électoral déjà enclenché. A ce jour ces derniers ont déjà atteint la majorité consacrée par la constitution et deviennent donc par le fait même des électeurs et candidats potentiels aux élections légalement ouvertes aux citoyens de leur groupe d’âge !
Pour mémoire, il y a lieu d’indiquer qu’aux élections tenues en 2011 les mineurs exclus des élections actuellement en préparation au pays étaient au bas mot âgés entre 16 et 17 ans. A ce jour ces jeunes ont un âge oscillant entre 18 et 22 ans. La plupart d’entre eux ont terminé leurs études ou embrassé un métier et certains d’entre eux sont déjà des pères et des mères de familles !
Garantir le caractère inattaquable des institutions !
Or, en procédant à un petit calcul basé sur la croissance exponentielle de populations de la RDC, ces jeunes qui se voient ainsi frustrés de leur droit constitutionnel de prendre part au vote et/ou de se porter candidats peuvent atteindre facilement le chiffre de 5 millions d’individus !
On peut facilement imaginer ce que cela représenterait en termes de frustrations populaires si le gouvernement de concert avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ne s’avisait pas de corriger cette grave entorse à la démocratie.
Des voix ne cessent de s’élever aujourd’hui de partout pour demander à la CENI ce qu’elle a fait de l’opération d’enrôlement qui précède généralement tous les scrutins et pourquoi elle s’est ingéniée à placer la charrue devant les bœufs en procédant déjà à l’enregistrement de candidatures aux élections locale, municipale, urbaine et provinciale !
Maintenant que le gouvernement et la CENI se montrent de plus en plus insensibles aux appels les invitant de partout à changer le fusil d’épaule, une force que compte sur l’échiquier sociopolitique du pays doit sortir de sa torpeur pour donner le signal d’alarme à la nation. Il s’agit de la société civile qui se signale à l’opinion nationale et internationale par son non-alignement !
En effet, il est urgent que la vraie société civile se manifeste sans plus tarder le droit de vote et d’éligibilité de 5 millions de jeunes mineurs légaux de 2011 afin de garantir le fondement constitutionnel des institutions qui seront issues de prochaines élections.
Par Kambale Mutogherwa