DIFFICILE COMPROMIS SUR LE DIALOGUE - LE PROCESSUS ÉLECTORAL PLOMBÉ

Mercredi 1 juin 2016 - 09:28
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Délibérément, toutes les institutions du pays se sont liguées pour faire chavirer le processus électoral. Complice, la Céni a accompagné les manœuvres dilatoires de la Majorité au pouvoir. Le Parlement a joué sa partition en retardant le plus possible l’examen des lois essentielles attendues par la Céni. En faisant prévaloir le dialogue comme passage obligé, la MP croit avoir réussi son coup. Nenni, ce n’est que partie remise. Un processus électoral plombé est une grenade dégoupillée.

Le Potentiel  

 

Qui a dit que la Commission  électorale nationale indépendante (Céni) était une institution citoyenne véritablement indépendante ? Depuis l’abbé Malumalu en 2006, en passant par le pasteur Ngoy Mulunda en 2011 jusqu’à Corneille Nangaa, la Céni a fait preuve d’une totale soumission au pouvoir. Son indépendante n’est que virtuelle.

Dans le fond, la Céni reste une caisse de résonance de la majorité au pouvoir – son maître à penser. Toutes ses décisions sont dictées et préalablement analysées par le pouvoir. Quoi de plus normal que la Céni se retrouve en difficulté pour conduire à bon port le processus électoral.

En subordonnant le réaménagement du calendrier électoral à un éventuel compromis dans la classe politique, la Céni a clairement annoncé ses couleurs. Comme d’autres institutions du pays, elle s’est aussi inscrite dans la logique du glissement du cycle électoral.

En réalité, dans l’architecture institutionnelle de la RDC, chacun – à sa manière bien sûr - a joué sa partition pour faire chavirer le processus électoral. Le président de la République, garant de la nation,  a gardé un silence qui a ouvert la voie à toutes les interprétations.  Et pourtant !...

A leur tour, les deux Chambres du Parlement ont adopté un comportement qui s’est avéré tout autant suicidaire dans l’avancement du processus électoral. Qui ne sait pas que le 15 mars 2016, à l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale, son président, Aubin Minaku, avait promis de soumettre en urgence à l’examen deux projets de lois liés d’un côté à l’enrôlement et à l’identification des électeurs, et de l’autre, à la répartition des sièges aux élections urbaines, municipales et locales ?

A quelques jours de la fin de la session de mars, le Parlement a fait de ces projets de menus fretins de son calendrier de la session finissante.  Tout se passe comme si à l’hémicycle, les élections n’étaient pas prioritaires. Leur aise traduit que le pays se serait installé confortablement dans le glissement.

En l’absence d’une feuille clairement établie, le gouvernement hésite à débloquer des fonds nécessaires au processus électoral. En effet, derrière l’incapacité de la Céni à proposer un nouveau calendrier électoral, le gouvernement a trouvé une belle parade pour dissimuler sa mauvaise foi.

Coupable numéro 1

Dans ce décor du glissement, la Céni est sans doute la principale coupable. Réputée indépendante, la Céni n’en apporte pas les preuves. Au contraire, elle s’est servie du terrain de germination des calculs politiciens de la majorité au pouvoir. C’est notamment, en conditionnant le réaménagement du calendrier électoral à un éventuel compromis politique.  Elle a rendu inévitable le glissement électoral. La Céni portera sur elle l’échec du processus électoral ; elle ne pourra ni se dédouaner ni jouer au Ponce Pilate.

Par le fait du dialogue, le processus électoral est plombé. On sait aujourd’hui que le dialogue est la voie choisie par la Majorité pour un glissement en douceur. Complice, la Céni a laissé pourrir la situation, à l’idée de mettre la classe politique, essentiellement l’Opposition, devant un fait accompli, à savoir le dépassement des délais constitutionnels.   A-t-elle réussi son coup ? Illusion, car le hic c’est la gestion l’après-19 décembre 2016.

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