Dialogue :Tshisekedi rappelle à Kodjo deux préalables majeurs

Mardi 21 juin 2016 - 11:21
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Il s’agit de la libération des prisonniers politiques et la composition du panel des représentants de la communauté internationale, deux problèmes à résoudre avant le forum

L’hôtel Mercure, à Evere (Bruxelles), a servi de cadre, vendredi 17 juin dernier, à la rencontre entre Edem Kodjo et le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Ce dernier était entouré de plusieurs membres du Conseil des sages, issu de la toute nouvelle coalition des forces politiques et sociales dénommée  » Rassemblement « .

Le facilitateur était venu s’assurer, selon ses propres termes, que  » tout est mis en œuvre pour démarrer les travaux du comité préparatoire « . Revigoré par le succès des travaux du Conclave des forces politiques et sociales acquises au changement, Tshisekedi a réitéré à l’ancien premier ministre togolais certaines exigences qui tiennent lieu de préalables.

Il s’agit notamment de la libération des prisonniers politiques et d’opinion ainsi que la nécessité de renforcer le facilitateur par un panel des représentants des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union Africaine, de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union Européenne et de l’Organisation International de la Francophonie.

En effet, une semaine après le conclave tenu du 8 au 9 juin à Genval, en Belgique, par les Forces politiques et sociales acquises au changement, le facilitateur Edem Kodjo avait annoncé son intention de se rendre à Bruxelles pour s’entretenir avec Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Dans leur Acte d’engagement, les participants à cette assemblée avaient dit  » Non au dialogue convoqué par l’ordonnance de Monsieur Kabila du 28 novembre 2015 « . Cette prise de position a semblé contrarier le facilitateur.

Au cours d’un point de presse qu’il a animé mardi 14 juin à Kinshasa, Kodjo a déclaré avoir lu la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette disposition demande expressément à toutes les parties  » de rentrer dans le dialogue que je facilite actuellement « .

Instruits par les leçons d’un passé récent, les représentants des forces politiques et sociales évitent de tomber dans le  » piège  » tendu par le pouvoir. Un pouvoir qui ne fait guère mystère de sa volonté de voir tous les segments de la société congolaise participer à ce forum.  » Nous ne sommes pas intéressés à participer à un congrès du PPRD « , entend-on dire.

Deux préalables majeurs

C’est dans cette ambiance qu’a eu lieu la réunion Tshisekedi-Kodjo.  » On a noté quelques avancées « , a dit le Chargé de Relations extérieures avant d’ajouter qu' » il y a encore deux problèmes majeurs qui doivent trouver solution avant que nos représentants puissent aller au Comité préparatoire « . Il y a d’abord, selon ce cadre de l’UDPS, la question relative à la composition du panel des représentants de la communauté internationale.

Félix Tshisekedi confirme que le panel qui doit accompagner le facilitateur doit être composé des envoyés spéciaux désignés dans le cadre de la crise congolaise par les Nations Unies, les Etats-Unis d’Amérique, l’Union Européenne, l’Union africaine et l’Organisation Internationale de la Francophonie.  » Pour nous, ce sont ces envoyés spéciaux qui doivent composer le panel « , a-t-il souligné.

Et de poursuivre,  » nous apprenons que l’Union Africaine a désigné des membres de la SADC. Nous n’avons rien contre eux. Nous les respectons. Le problème? Ce sont des gens qui doivent investir du temps pour connaître tous les éléments du dossier. C’est du temps perdu. Alors qu’il y a des envoyés spéciaux désignés depuis plusieurs années et qui ont la maîtrise de la problématique « .

A en croire ce cadre de l’UDPS,  » le message est bien passé « . Il reste l’autre problème relatif à la libération des prisonniers politiques et d’opinion, parmi lesquels Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Christopher Ngoy Mutamba…  » A Venise et à Ibiza, la délégation de l’UDPS n’avait pas manqué d’insister auprès des émissaires de Monsieur Kabila sur la nécessité de libérer les prisonniers politiques et les prisonniers d’opinion avant la tenue du dialogue.

Nous constatons qu’on tente d’éluder cette exigence tout en accusant faussement l’UDPS de bloquer les pourparlers. Nous n’irons jamais aux négociations à venir pendant que nos camarades sont privés de liberté. Agir autrement, équivaudrait pour nous à aller aux discussions en ayant un couteau à la gorge ».

Interrogé sur la déclaration faite jeudi 16 juin à Lubumbashi par le chef de l’Etat Joseph Kabila, à l’issue de la 4ème conférence des gouverneurs, selon laquelle  » les élections auront bel et bien lieu à tous les échelons « , l’orateur a fait savoir  » que l’organisation des élections locales, municipales et urbaines requiert une série de contraintes irréalisables durant le laps de temps qui reste au regard des délais constitutionnels.

C’est un coup de bluff qui cache quelque chose derrière… « . Il invite les observateurs à constater que le pouvoir en place multiplie des artifices pour empêcher la tenue des élections jusqu’à la fin de cette année.

Et de poursuivre, le pouvoir de Kinshasa est habité par l’obsession de passer ce cap qui coïncide avec l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Surtout avec la pression exercée par l’actuelle administration américaine pour contraindre la Majorité présidentielle (MP) à respecter la Constitution qu’elle entend modifier par voie de référendum pour s’éterniser au pouvoir.

Pour les forces politiques et sociales qui ont rassemblé leurs énergies, il n’est pas question que le président sortant passe un jour de plus après l’expiration de son second et dernier mandat le 19 décembre prochain.

Par LM

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