La guerre contre la mauvaise exploitation forestière est loin d’être terminée. Les organisations de la Société civile promettent d’être au front tant que la mauvaise gouvernance continuera à être instituée en mode de gestion.
Des organisations de défense de l’environnement appellent au maintien du moratoire sur l’attribution de nouvelles licences d’exploitation forestière industrielle. Un moratoire adopté en 2002 et reconduit en 2005. Au cours d’une conférence de presse organisée mercredi 13 avril à Kinshasa, le coordonnateur de ces ONG membres du Réseau des ressources naturelles (RRN), Joseph Pobia, a estimé que la levée du moratoire doit être conditionnée, notamment par l’assainissement du secteur forestier congolais.
« Nous sommes pour le maintien du moratoire sur les nouvelles concessions forestières parce que la mesure datte de 2002 et elle ô été reconduite en 2005 avec des préalables à réaliser. Le tout dernier préalable n’a jamais été réalisé. C’est le plan d’affectation des terres qui est lié à la réforme de l’aménagement du territoire. Si ce plan d’affectation des terres n‘est pas réalisé, nous disons qu’il n’y a pas possibilité pour le gouvernement de lever ce moratoire », a-t-il expliqué. Selon ces ONG de défense de l’environnement, attribuer de nouvelles concessions forestières renforcerait l’exploitation illégale des forêts congolaises.
«Ça ne sera pas un bénéfice pour l’Etat congolais. Mais c’est un grand manque à gagner », a soutenu Joseph Pobia. Au début du mois de mars, le ministre de l’Environnement, Robert Bopolo, avait déclaré que les autorités comptaient « rouvrir [le] dossier [de la fin du moratoire] dans l’intérêt [financier] de la République ». « C’est dans notre agenda, il faut qu’on en débatte, c’est dans nos préoccupations » de procéder à la levée du moratoire, avait-il fait savoir à l’AFP.
La RDC avait lancé en 2002 un processus de conversion des titres forestiers en contrats de concession destiné à faciliter une meilleure gestion des ressources. Ce processus s’est étendu sur une période de six ans, accompagnée d’un moratoire sur l’octroi de nouvelles exploitations.
Il y a un mois, Greenpeace a dénoncé le « chaos organisé » dans le secteur de l’exploitation forestière de la République démocratique du Congo. Dans sa publication, cette ONG anglaise faisait également état d’une menace aux moyens de subsistance, aux forêts et u commerce.
« Le combat sur la coupe illégale du bois en cours, mené par le gouvernement, continue de négliger le peuple congolais et de compromettre le commerce. Beaucoup sont impliqués dans le blanchiment du bois à grande échelle, ce qui prive le gouvernement de recettes fiscales. L’exploitation forestière illégale a un impact direct sur des millions de citoyens congolais qui dépendent des forêts pour leur subsistance », s’est plaint Greenpeace.
Compilé sur la base de recherches et de visites de terrain dans la province du Bandundu, le rapport «Coupez!» expose comment, de multiples manières, les sociétés d’exploitation forestière bafouent la loi congolaise. Les compagnies forestières contournent e moratoire sur les nouveau permis d’exploitation industrielle par l’utilisation illégale des permis artisanaux, qui officiellement, ne doivent être utilisés que pour l’exploitation forestière à petite échelle.
Par O. KAFORO