Des hommes d’affaires Koweitiens promettent d’investir 400 millions Usd dans l’habitat

Mercredi 23 décembre 2015 - 10:01

Les Congolais en ont marre avec des projets d’investissements dont la réalisation a toujours posé problème. Ils pensent que, cette fois-ci, ça ne serait pas une farce.

 

Une fois de plus, des hommes d’affaires et investisseurs potentiels ne cessent de défiler au pays. Le lundi 21 décembre, c’est un groupe de Koweitiens qui, avec le ministre de l‘Urbanisme et Habitat, Omer Egbake, a signé un protocole d’accord pour la construction des logements sociaux à Kinshasa. Pour un début, le coût de ces travaux est estimé à 400 millions de dollars américains. Et à terme, le projet engloutira jusqu’à 15 milliards Usd.

 

Le chef de la délégation koweitienne, Fahad Ibrahim Al Rashid, a promis informer le chef du gouvernement de tout qu’il entreprend.

« Nous venons investir dans le domaine immobilier, principalement dans la construction des logements sociaux. Dans les jours qui viennent1 nous allons matérialiser cet important projet. Nous construirons une grande cité. Elle disposera de quatre blocs de huit étages chacun, un centre commercial, des polycliniques et tout ce qui concerne les besoins primaires de la population, a-t-il déclaré.

 

Bon nombre de citoyens s’interrogent quant à l’aboutissement du projet, surtout quand on sait que plusieurs personnes se faisant passer pour des investisseurs potentiels sont passés et ont promis des merveilles aux populations congolaises. Plusieurs années après, la réalisation pose problème. Les fameux investisseurs ne font même pas signe de vie.

 

Des spécialistes estiment que, dans ce domaine d’investissements, il existe trop d’amalgames. Chacun peut faire n’importe quoi dans n’importe quel domaine. Les «investisseurs» potentiels qui se présentent au pays avec des projets d’investissements se rendent là où ils veulent. A telle enseigne que la République finit toujours perdante.

Combien de fois n’avons-nous pas vu d’importants projets d’investissements s’arrêter suite à des problèmes de gestion? Et parfois, les travaux s’exécutent avec une opacité la plus totale.

 

Différents ministères, voire la primature, se disputent le pilotage des projets avec un amateurisme à peine tolérable. Comme qui dirait « à chacun son investisseur ». Qu’est-ce qui se cache derrière cette cacophonie si ce n’est qu’une affaire des commissions et autres combines. Des pratiques décriées depuis des décennies.

 

En réalité, tous ces projets d’investissements, pour qu’ils aboutissent, doivent passer par l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi). Une structure gouvernementale sous tutelle du ministère du Plan où l’on retrouve une expertise capable de bien accompagner les projets d’investissements, qu’ils soient publics ou privés.

 

Pourvu que cette agence soit dotée de ressources nécessaires pouvant lui permettre d’être à la hauteur de sa tâche. Le gouvernement a donc une grande part de responsabilités. Et si l’on doit considérer le nombre de projets d’investissements agréés par l’Anapi depuis qu’elle existe, l‘on se rend vite compte que le taux d’exécution est faible.

 

Ce nouveau protocole d’accord signé avec des Koweitiens vient relancer le débat sur la construction des logements sociaux. Le plan quinquennal du gouvernement 2012-2016 prévoit la construction de 30.000 logements sociaux. A quelques mois de l’échéance, le gouvernement n’a même pas atteint le 1/10ème de ce nombre.

 

A ce jour, la RDC accuse un déficit important de logements décents. Certaines analyses estiment le déficit à plus de 12 millions de logements. La question de disponibilité de logement décent a engendré d’autres problèmes dont le développement incontrôlé dés bidonvilles et l’occupation anarchique des terrains, avec ses corollaires, la gestion des déchets et la destruction du milieu physique par les érosions.

 

L’urbanisation sauvage, caractérisée par l’occupation des terrains non viabilisés et des sites à risque, la dissémination des villages non viables au niveau national ainsi que les problèmes fonciers récurrents, affectent négativement le cadre de vie de la population.

 

Au niveau du gouvernement, l’on fait comprendre que l’objectif du programme dans ce secteur est principalement d’accroître le taux d’accès de la population au logement décent, d’améliorer la gestion du foncier en vue de réduire le développement des bidonvilles, d’étendre les villes et de moderniser certains quartiers de grandes villes ainsi que de créer des villages économiquement viables.

 

Par Olivier KAFORO

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