Borborygme dans le secteur pétrolier. Bientôt seul le 500PPM, un carburant de luxe, sera commercialisé en RDC. Alors qu’après Goma et Kisangani, les distributeurs des produits pétroliers menacent de ne plus desservir Mbuji-Mayi. Pour le même motif : fiscalité étouffante. A Kinshasa, le ministre de l'Economie, Bahati Lukwebo, rechigne au troc proposé par les sociétés commerciales, sacrifier quelque USD 3 millions sur les recettes (para)fiscales de l’Etat contre le maintien du prix du carburant à la pompe à moins 1500FC, soit 1,5 dollars.
Dans l’entre-temps, question de se conformer aux normes SADC, le gouvernement veut interdire l’importation des produits pétroliers qui ne seraient pas spécifiés 500 PPM. C’est un carburant pour véhicule de luxe, selon ce membre de la FEC.
Le 500PPM est un carburant coloré depuis la raffinerie. Mais il est possible d’obtenir la coloration après le raffinage. Mais en RDC, il n’existe aucune structure susceptible de colorer le carburant. Même pas SEP ni SOCIR. L’autre épineux problème qui va nécessiter des dépenses supplémentaires est qu’un tanker qui aurait transporté un carburant de tout autre nature doit au préalable être nettoyé avant de prendre le 500PPM.
La RDC n’éprouverait pas trop de difficultés pour vider ses stockes de (vieux) carburants car le stock de sécurité est quasiment inexistant alors que celui dit opérationnel -équivalent à 45 jours de consommation- pose toujours problème. Mais sûr sûr, beaucoup de bagnoles en circulation en RDC, et même à Kinshasa, auront de sacrés ennuis pour vrombir dans les prochains jours. Le gouvernement pourra toujours se disculper en rappelant qu’il avait interdit l’importation des teufs-teufs ayant déjà roulé 10 ans. L'on se rappelle mi-2013, une confusion est partie de la capitale sur la qualité des produits pétroliers distribués dans la capitale. Que des propriétaires des véhicules et des garagistes déplorent la mauvaise qualité du carburant commercialisé dans les stations services à Kinshasa. Que ce carburant serait à la base de multiples pannes. Qu’il bousillait bougies et filtres, rendant aléatoire la combustion. Que proprio d’auto et transporteurs ont cité, selon la radio onusienne, le concessionnaire CFAO qui serait également parvenu à la conclusion, après analyses des échantillons de ces produits dans ses laboratoires en Asie, que le carburant frelaté endommage bien des véhicules. SEP, Service des entreprises pétrolières, a dû mettre dans la presse locale les résultats des tests de fuels sous sa gestion.
La RDC a, en effet, ses propres normes en matières des produits pétroliers, lesquelles ont, par ailleurs, été revues et corrigées en 2005. Il y a 10 ans. Pour être commercialisé, l’essence auto, par exemple, doit être de couleur rouge, d’un aspect clair et limpide, d’une odeur dite marchande c-à-d qui n’incommode pas. Autres critères plus techniques : la masse volumique du super accepté en R-dC est comprise entre 0,710 et 0,790 Kg/l, 0, 15% masse de teneur en soufre, plomb non détectable, la période d’induction est de 240 min alors que la valeur du nombre d’octane recherche est de 91 min. Les principales caractéristiques du gasoil pour auto-traction sont les suivantes : masse volumique à 15°c : 0,810-0,890 Kg/l., Distillation récupérée à 362°C, 90 min., Viscosité cinématique à 37,8°C : 2,0-6,0 mm2/s., Couleur ASTM 4,0 max., Point d’inflammation P.M 60 min, Soufre total, 1,0 max (en % masse), Acidité minérale, nulle., Cendres 0,01 max (en % masse), contre les sédiments par extraction de 0,01max, alors que le pourcentage toléré du volume de l’eau doit être de 0,05 maximum. Quid du 500PPM ? Nous y reviendrons.
POLD LEVI MAWEJA