Paul Nsapu Mukulu et Anzuluni viennent de séjourner à la Haye pour faire pression sur le Procureur de la Cour pénale internationale en vue des examens préliminaires sur les tueries commises à Beni et ses environs.
Une délégation du Front Citoyen 2016 et de la Fédération Internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) composée de Me Paul Nsapu Mukulu et Anzuluni, respectivement secrétaire général de la FIDH et coordonateur du Front Citoyen 2016 vient de séjourner à La Haye, siège de la Cour Pénale Internationale (CPI), pour alerter cette Cour sur l’insécurité récurrente qui sévit dans le territoire congolais de Beni caractérisée par des tueries dont les victimes sont essentiellement les populations civiles.
Paul Nsapu Mukulu et Anzuluni ont au cours de cette visite au siège de la CPI tenté d’attirer l’attention de l’administration de la Cour sur la situation qui prévaut à Beni.
Une situation qui, à leur avis, mérite toute l’attention de la justice internationale, afin qu’un jour les auteurs et les commanditaires de ces crimes horribles soient déférés devant la CPI.
Les crimes commis dans le territoire de Beni et ses environs sont extrêmement horribles. Et il ne se passe pas un jour sans qu’on compte d’autres victimes parmi les populations civiles tuées à coup de machettes.
Le rapport onusien
Le rapport d’une mission d’enquête spéciale des Nations unies qui s’étaient rendue à Beni fait en effet état des crimes horribles commis par les combattants de l’ADF.
Selon cette source, ces crimes horribles ont été commis sans que les autorités congolaises fournissent des efforts pour empêcher ces tueries.
Les conclusions de cette enquête onusienne font état de graves violations des droits de l’homme et du Droit international humanitaire commises par les combattants de l’ADF sur les civils, y compris des femmes et des enfants, lors des attaques de villages à l’Est de la RDC, principalement dans le Nord-Kivu et en partie dans la province de l’Ituri, du 28 février au 22 mai 2016, indique ledit rapport.
La mission d’enquête a également permis de recueillir des témoignages accablants de plu de cinquante sources dont les victimes directes et ‘des témoins décrivent comment, en moins de trois mois, des combattants ADF ont massacré systématiquement des populations sans défense.
Selon cette source, au moins 76 civils ont été tués dont 10 enfants, 29 femmes dont quatre étaient enceintes, huit blessés dont quatre enfants et au moins 17 personnes enlevées dont 12 enfants.
De combattants de l’ADF sont accusés d’avoir pillé et détruit au moins deux centres de santé, et une pharmacie, en violation du droit internatic.nal humanitaire.
La mission note aussi que la plupart d’attaques ont été opérées à la manchette et terminées par une arme à feu, selon une stratégie visant à surprendre lis victimes et à retarder toute intervention.
Théâtre des violences
Le rapport publié le 13 mai 2015 par les Nations Unies souligne qu’entre le 1er Octobre et le 31 décembre 2014, au moins 237 civils avaient été tués, dont 65 femmes et 35 enfants, par des combattants de l’ADF dans le territoire de Beni, rendant le nombre de morts du fait d’un groupe armé, l’un des pires massacres des dernières années en RDC.
La CPI devrait se servir du rapport de cette mission onusienne et d’autres récits des organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme, pour voir dans quelle mesure ouvrir un examen préliminaire sur ces tueries, à l’instar de ce que la cour a fait dernièrement au Burundi et dans d’autres pays.
Par GODE KALONJI