
En réplique à la question orale avec débat sur le financement du réseau routier d’intérêt général et du revêtement des routes en RDC, le ministre des Infrastructures et Travaux publics (ITP), Fridolin Kasweshi, a présenté aux députés, la stratégie appliquée par son ministère. Il s’agit de’ l’affectation rationnelle des moyens disponibles au budget national et le recours à des méthodes de financement innovantes.
La plénière du vendredi 6 mai à l’As semblée nationale a été consacrée au contrôle parlementaire. Le ministre des Infrastructures et Travaux publics (ITP), Fridolin Kasweshi, a fait face à la représentation nationale, à l’initiative du député Pasi Zapamba. Ce dernier lui a adressée une question orale avec débat se rapportant à l’exécution du programme du gouvernement durant la période 2012-2016 dans le secteur routier et, principalement, le réseau dit ultra-prioritaire.
Jean-Pierre Pasi Zapampa a résumé son initiative en six questions suivantes : «De 2012 à ce jour, combien de kilomètres de routes ont été ouvertes; de ces routes ouvertes, combien sont maintenues en état de praticabilité; quel est l’état de la RN 16; comment le gouvernement compte finaliser ou faire avancer les travaux routiers et combien des ponts ont été entretenus et à quel endroit précis ? »
Dans sa réponse, le ministre de l’ITP a fait savoir que le programme 2012-2016 du gouvernement prévoyait, entre autres, l’ouverture de 16 971 km de routes en terre sur le réseau prioritaire. Le financement devait provenir du gouvernement à hauteur de 498.5 millions de dollars américains sur ressources propres et des partenaires techniques et financiers à concurrence de 419.9 millions de dollars. Par la suite, 2 123 km de ce réseau devraient être revêtus au coût d’environ 2 milliards de dollars américains à consolider par les études.
L’on note pourtant, à la lumière des chiffres avancés par Fridolin Kasweshi, que de 2012 à 2015, le Trésor public n’a mis à la disposition de l’Office des routes, ainsi que des attributaires recrutés par ce dernier dans le cadre de l’exécution de ce programme, que 99.685.685 millions de dollars américains, exclusivement pour les routes en terre, soit 13% des besoins, et environ 300 millions de dollars américains dans le cadre des concessions routières, soit 25% des besoins.
Du côté des partenaires techniques et financiers (la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Union européenne), le financement global des projets routiers s’évalue à hauteur de 164.3 millions de dollars américains, soit 30% conduisant globalement à un taux de satisfaction de 35% des besoins.
De 2012 à fin 201e, le linéaire total ouvert ou réhabilité est de 7 807. Ce qui représente 57% des prévisions évoquées. De cette longueur ouverte, 5 364 km concernent le réseau ultra- prioritaire, soit 69% des interventions.
Et les 31% exécutés en dehors de ce réseau l’ont été pour répondre aux besoins nés des contraintes ponctuelles et autres besoins pressant de désenclavement au centre du pays. S’agissant du nombre de bacs déployés et mis à flot ainsi que des ponts entretenus de 2012 à 2015, l’on note 36 bacs acquis sur ressources propres et 7 nouveaux bacs acquis sur financement extérieur. Il reste encore 46 bacs à déployer pour raison de trésorerie. Durant la même période, il y a eu interventions diverses sur 178 ponts totalisant une longueur cumulée de 6 410 m concernée par ces travaux, a note le ministre.
Au sujet de la durée de vie des infrastructures, Fridolin Kasweshi a indiqué qu’outre la mauvaise mise en œuvre qui incombe aux services techniques et qui s’observera de moins en moins au fur et à mesure de l’exercice régulier du métier, la dégradation des routes a pour origine le comportement humain qui se caractérise, entre autres, par la surcharge de l’essieu, l’utilisation des véhicules sans pneumatiques adéquats, l’agression mécanique de la chaussée par le feu ou le freinage des chariots par frottements des parties métalliques, l’urbanisation non planifiée, la mauvaise gestion des déchets et l’insuffisance de ressources financières et matérielles pour assurer les interventions d’entretien à temps opportun.
C’est pourquoi, face à la modicité des moyens financiers disponibles, Fridolin Kasweshi répond par la stratégie d’affectation rationnelle des moyens disponibles au budget national ; un lobbying permanent auprès des partenaires techniques et financiers; un recours à des méthodes de financement innovantes, en l’occurrence le partenariat public-privé.
Le débat général ouvert s’est résumé sur les inquiétudes des élus du peuple autour de la nécessité de la réunification routière du pays ainsi que la politique gouvernementale d’entretien routier.
Par P.M.