Au moment où la Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la RD Congo (Monusco) tenait sa dernière conférence de presse de l’année 2015, hier mercredi 16 décembre à son quartier général de la Gombe à Kinshasa, le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (Cepadho) est monté au créneau pour tirer la sonnette d’alarme sur des renforts vers les rebelles ougandais de l’ADF en prélude des prochains assauts sur Oïcha; Kamango et Beni. A en croire le coordonnateur directeur exécutif de cette organisation des droits de l’homme, Me Omar Kavota, des informations recueillies par le Cepadho le week-end dernier et au début de la semaine, font état de l’occupation par un groupe d’hommes armés de certains lieux stratégiques sur le massif de Ruwenzori et la Vallée de la rivière Semuliki à cheval entre le Secteur de RUWENZORI et la Chefferie de WATALINGA.
En effet, a-t-il indiqué dans un communiqué parvenu au journal Le Phare, après leur. .récent sabotage de l’agglomération d’ERINGETI à fin novembre dernier et la brève incursion au Quartier MASOSI d’OICHA entre 18h30 et 21h30 de dimanche 13 décembre courant, les ADF et leurs alliés comptent déstabiliser les festivités de fin d’année en semant la terreur la veille ou pendant les fêtes de Noël ou de Bonana à OICHA, KAMANGO (territoire de Beni) et Beni-ville. « Nos sources renseignent que ces combattants lourdement armés, de l’ex-M23 ou des anciens rebelles de la zone, viennent en renfort des Terroristes ADFNALU dont les anciens camps à redynamiser dans la contrée, sont situés à la confluence des rivières NZELUBE et SEMULIKI puis TUNGULA et NZELUBE.» a-t-il alerté, avant d’appuyer que le choix de ces endroits stratégiques résulte du fait qu’il s’agit des carrefours servant de liaison entre l’OUGANDA (extérieur), MWALI.KA (importante base ADF au sud-Est du Territoire) et MAYANGOSE (pour des sorties sur BENI-MAVIMBAU-OICHA).
D’ores et déjà, le CEPADHO a fait constater, avec regret, que cette situation intervient en pleine expiration de l’ultimatum donné aux combattants de l’ex-M23 par la Conférence internationale pour la région des Grands lacs (CIRGL), ultimatum visant à obtenir le retour de ces combattants en Ouganda et le Rwanda vers leur pays la RDC. Douze(12) ex-combattants seulement de l’ancienne rébellion sur neuf cents (900) attendus, faut-il souligner, ont été rapatries sur le sol congolais pendant l’ultimatum lancé par la CIGRL pour le rapatriement de ces ex-combattants. « Suppliés, voire dorlotés par les autorités de la région, les ex-M23 choisissent de bouder, de boycotter l’appel des autorités à regagner la mère patrie dans l’ambition de la nouvelle déstabilisation du pays » a indiqué .Me Omar Kavota, qui à aussi invité les FARDC et la MCNUSCO à la vigilance en vue de parer à toute éventualité.
Enfin, il encourage le Chef de l’Etat en séjour au Nord-Kivu à se pencher de nouveau sur la question du terrorisme à BENI et des ex-M23 qui rejoignent l’ADF pour saper les efforts des FARDC à déstabiliser la paix et la sécurité à l’Est du pays.
Pour sa part, le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant- colonel Amouzoun Codjô Martin, a renseigné qu’au Nord-Kivu, la situation sécuritaire demeure volatile et imprévisible dans certains de ses territoires, du fait de la récurrence des activités négatives perpétrées par les différents groupes armés, contre les - Forces de Défense ainsi que les populations civiles. « Toutefois, elle demeure globalement sous le contrôle des Forces onusienne -et congolaise » a-t-il nuancé, avant de rapporter qu’à Beni, la Force de la MONUSCO, en coordination avec l’armée congolaise, fournit des efforts significatifs visant à lutter efficacement contre l’activisme des éléments de l’ADF.
A titre exemplatif, il a indiqué que le 10 décembre dernier, des troupes d’intervention rapide de la Force de la MCNUSCO basées à Mayimoya et Eringeti, ont été redéployées rapidement dans la région de Linzo, dans le but d’appuyer les troupes des FARDC, suite à l’attaque lancée contre les positions de l’armée loyaliste situées dans la zone, par des éléments de l’ADF. « L’armée congolaise a repoussé l’attaque de ces assaillants. Le même jour, des éléments de l’ADF, ont, pour des besoins d’approvisionnement logistique en denrées alimentaires, tendu une embuscade à un véhicule en déplacement sur l’axe Opira-Linzo, dans la région de Tungudu, et blessé le chauffeur, qui a quitté fa zone d’embuscade en roulant rapidement. Ils ont tiré et tué sur-le-champ un (01) motocycliste présent sur les lieux de l’incident. Des militaires des FARDC basés à un poste de contrôle proche, ont riposté et engagé les assaillants, qui se sont retirés vers la jungle » a déclaré le casque bleu.
Il convient de rappeler qu’en date du 13 décembre 2015, des éléments de l’ADF divisés en plusieurs groupuscules, ont lancé de multiples offensives contre les positions des FARDC et les populations civiles basées dans la région d’Oicha, à Makembi, Kadou et Mayangose (près de Tubameme), tué 1 civil, blessé 3 autres, pillé du bétail, incendié 5 maisons, et provoqué le déplacement des populations civiles vers Oicha-centre.
Des patrouilles robustes de combat et de domination de -terrain MONUSCC-FARDC, ont été conjointement menées par des troupes d’intervention rapide dans les régions affectées, dans le but de contrer les activités négatives des assaillants, de rassurer et de protéger les populations civiles. Le 14 décembre 2015, une patrouille des FARDC a engagé un groupe d’éléments de l’ADF dans la région de PK 20, située sur l’axe Mbau-Kamango, tué un (01) insurgé et récupéré une (01) arme.
Toutefois, le 10 décembre 2015, suite à la pression militaire exercée sur I’ADF par les troupes MONUSCO-FARDC, 1 élément de ce groupe armé qui a participé le 26 novembre 2015 aux attaques lancées par cette force négative, contre la localité d’Eringeti, s’est rendu volontairement aux autorités locales à Butembo-centre, situé à 44 kilomètres au Sud-ouest de Beni.
Par Tshieke Bukasa