Acharnement du pouvoir sur les opposants, les journalistes et les activistes des droits humains: Mende répond à l'UE qui s'en était émue

Jeudi 10 mars 2016 - 12:31

Pour répondre à l'Union Européenne, préoccupée par les violations des libertés publiques dont sont victimes les opposants, les journalistes et les activistes de droit de l'homme, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, une fois n'est pas coutume, n'a pas fait montre de son arrogance habituelle. Au cours d'un point de presse tenu en son cabinet le jeudi 10 mars, le ministre de la communication et médias a préféré botter en touche. Face aux multiples violations des droits humains évoquées par l'UE, Mende s'est réfugié derrière le principe de l'indépendance de la Justice. Il a dit que pour protéger ses citoyens l'État congolais a mis en place des institutions juridictionnelles et non juridictionnelles. Les premières ont un doublé degré de juridiction pour corriger les erreurs éventuelles du premier juge. Mende n'est pas sans ignorer que la Justice est caporalisée. Il a fait de l'ignorer.

Le ministre a aussi évoqué la CNDH (commission nationale des droits humains) comme mécanisme qui doit garantir les libertés publiques et individuelles. Là aussi il a feint d'ignorer que cette institution est aussi phagocytée par le pouvoir. Pire, elle n'a même pas les moyens pour son bon fonctionnement. La réplique de Mende à l'UE n'a été que formelle. Rien de substantiel. L'UE qui connaît le système judiciaire congolais n'est pas dupe pour gober le discours soporifique de Mende. Elle va continuer à accentuer la pression sur les autorités afin que la période pre-électorale dans laquelle se trouve la RDC ne puisse pas dégénérée. Mende en a profité pour prêcher pour le Dialogue politique convoqué par le président de la République. D'après lui, ce forum contribuera à l'apaisement souhaité. De son côté, le Front Citoyen 2016, animé par le tandem Floribert Anzuluni et Paul Nsapu, sont à New York pour faire sauter la chappe de plomb que le gouvernement a mise sur les opposants, les journalistes et les activistes des droits de l'homme. Les deux personnalités aimeraient que la nouvelle Résolution du conseil de sécurité sur la RDC que Monusco va appiquer, protège de manière particulière cette catégorie des congolais.