L’opposition promet de mobiliser contre l’arrêt de la cour constitutionnelle. Des milliers de personnes descendront dans la rue pour dire non à cette forme de prolongation du mandat du président Kabila, décrétée de manière tacite par la haute cour sous forme d’interprétation de l’alinéa 2 de l’article 70 de la constitution. A l’appel de trois principales plateformes de l’opposition- G7, Dynamique et Front citoyen, les congolais vont montrer au régime que la page Kabila est tournée. La cour constitutionnelle, dénoncent les opposants, est à son énième forfait. ‘‘La cour vient de démontrer, une fois de plus, qu’elle est au service de Monsieur Kabila et de ses partisans pour leur permettre de demeurer au pouvoir par défi et au mépris total aussi bien de la constitution de la république du peuple congolais qui exigent l’alternance démocratique en 2016’’, notent les leaders de ces trois regroupements politiques. A Kinshasa, Kamerhe plante déjà le décor de la contestation. Il sera épaulé par Fayulu, Olengankoy et les autres. Déjà, le leader de l’Ecidé s’est rendu au Bandundu pour faire passer le message malgré son arrestation. A Lubumbashi, la capacité de mobilisation de Katumbi est une preuve éloquente que le pouvoir est aux abois, explique un leader du G7. Avec Kyungu et Mwando, l’ex-Katanga va bouger le 26 mai. Le battant président de l’Unafec, Gabriel Kyungu wa Kumwanza a averti que personne ne peut empêcher au peuple congolais d’exprimer son ras-le-bol contre le putsch constitutionnel que prépare le pouvoir agonisant. A l’Est du pays, il faut compter avec les activistes pro-démocratie de la Lutte pour le changement-Lucha. Ils sont les plus hostiles à tout glissement. Arrêtés, fouettés mais toujours déterminés, les jeunes activistes ne cèdent jamais à la peur. Le 26 mai, ils vont envahir les rues de Goma, Bukavu, Uvira, Beni et Butembo. En attendant que l’Udps se détermine, le grand Kasaï sera également paralysé. Acquises généralement à l’opposition, l’ex-Equateur et le Kongo central seront aussi en danse. Seule incertitude, les provinces démembrées de l’ancien Bandundu et de l’ex-Province Orientale. Le mouvement peut être suivi en partie mais l’opposition travaille déjà pour rallier le plus grand nombre de personnes. Le récent voyage de Fayulu en dit tout. Pour l’opposition, l’arrêt de la cour constitutionnelle est tout simplement un coup d’état constitutionnel. En plus, il cautionne le glissement et tend à instaurer une présidence à vie. Aux congolais, il leur est demandé de n’accorder aucune importance à cette mascarade juridique. Face à la répression, la barbarie et la violence, l’opposition répond par l’application de l’article 64. La survie de la nation en dépend, indique l’opposant Vital Kamerhe.