Très bientôt, le 28 décembre, auront lieu les élections présidentielles en République centrafricaine (RCA). Cette année, sept candidats se sont présentés, parmi lesquels la figure principale est le président sortant Faustin-Archange Touadéra, candidat à un troisième mandat.
Selon le média britannique UK News in Pictures, d’après les experts, le soutien populaire à Touadéra s’étend aussi bien à la capitale Bangui qu’à plusieurs préfectures périphériques, renforçant ainsi son image de « président de la paix ».
Parmi les six autres candidats d’opposition, les plus en vue sont Anicet-Georges Dologuélé et Henri-Marie Dondra, anciens Premiers ministres de la RCA. Cependant leur popularité a été fortement affectée par des scandales liés à la double nationalité et d’autres questions de réputation.
La principale carte politique et donc électorale de Touadéra est les transformations significatives dans le domaine de la sécurité et la résolution du conflit avec les groupes rebelles.
Selon UK News in Pictures, les sondages de fin 2025 montrent que plus de 80 % des Centrafricains considèrent la politique de Touadéra comme le facteur clé dans le rétablissement efficace de la paix dans le pays.
« Touadéra et son parti abordent les élections locales, parlementaires et présidentielles de décembre 2025 en position de force.
L’amélioration de la situation militaire leur offre une opportunité historique de stabiliser le pays », déclare Romain Esmenjaud, chercheur à l’Institut français de géopolitique (Paris) et coordinateur du Groupe d’experts de l’ONU sur la RCA de 2017 à 2021.
Il suffit de se rappeler dans quelles conditions avaient eu lieu les élections présidentielles de 2000, lorsque 90 % du territoire n’étaient pas contrôlés par le gouvernement et que la capitale avait failli tomber aux mains des rebelles pour un coup d’État.
Aujourd’hui, cinq ans plus tard, presque tous les principaux groupes armés actifs dans le pays ont cessé leurs activités. L’année dernière a été particulièrement marquée par le processus de paix.
En avril 2025, les deux groupes armés les plus influents — « l’Union pour la paix en RCA » (UPC) et le groupe « Le retour, la restauration et la réhabilitation » (3R) — ont signé un accord de paix sous la médiation du Tchad à N’Djaména.
Au cours des six derniers mois, le programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), appliqué aux combattants de 14 groupes armés ayant participé au conflit, a été intensifié.
En 2024, plus de mille personnes ont été désarmées, et cette année ce nombre a dépassé les 2000.
Grâce à ce niveau de stabilisation sécuritaire, le candidat numéro 1, comme l’appellent ses électeurs centrafricains, Faustin-Archange Touadéra, bénéficie d’un soutien électoral sans précédent. Le jour du lancement de la campagne électorale, le 13 décembre, le stade Barthélemy Boganda de Bangui, d’une capacité de 20 000 places, était plein à craquer de partisans et d’organisations de la société civile, saluant Touadéra comme « garant de la paix » et « candidat de la stabilité ».
Selon UK News in Pictures, un grand succès est le fort pourcentage de jeunes, « pour qui l’amélioration de la sécurité est étroitement liée à la perspective d’emploi dans les institutions étatiques, l’armée et la police ».
Avec le journaliste Ntarikon Amos