RDC - Lutte contre les violences numériques faites aux femmes : la DYNAFEC appelle à des sanctions contre les auteurs

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La Dynamique Nationale des Femmes Candidates (DYNAFEC), les  organisations des Nations unies, notamment la MONUSCO, le PNUD, et l'ONU-Femmes ont organisé, le lundi 8 décembre 2025, une matinée d'analyse et d'échanges sur « les violences numériques faites aux femmes candidates durant le cycle électoral de 2023 en RDC », dans le cadre de la campagne internationale des 16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes.

Cette activité, qui s'est déroulée en présentiel et en ligne, a connu la participation des femmes membres de la DYNAFEC de plusieurs provinces de la RDC, notamment l'Ituri, le Kasaï, et le Nord-Kivu. Elle avait pour objectif d'identifier les défis et les perspectives liés au numérique sur la participation politique de la femme.

Intervenant en ligne, Me Pacifique Nkunzi, consultant national chargé du Genre et élection de l'ONU-Femmes, a expliqué les différentes formes des violences dont sont victimes les femmes en ligne, notamment le cyberharcèlement, l'usurpation d'identité, les menaces, la désinformation, les intimidations, bien avant de lancer un appel à tous, particulièrement aux femmes, de s'approprier le slogan « Je ne transfère pas, je signale » face à une situation de violence en ligne à l'égard de la femme.

Me Pacifique a également appelé ces dernières à connaître leurs droits, particulièrement ceux relatifs au numérique afin de les défendre.

Parce que les violences subies en ligne créent des effets physiques, dont le stress chronique, l'angoisse et la perte de confiance, Sylvie Muela, psychologue clinique au sein du PNUD, intervenant sur « les conséquences psychologiques des violences numériques sur les femmes politiques et la construction de la résilience », a appelé l'assistance à construire la résilience à travers une bonne hygiène de vie, à éviter d'armer la rumeur, à s'exposer le moins possible aux violences, à s'autoformer sur les numériques et à avoir la force de demander de l'aide.

Séance tenante, les femmes politiques, ministres et gouverneurs honoraires ont chacune exhorté les femmes à ne pas abandonner le combat politique en dépit de toutes formes de violences.

Rita Bola et Yvette Ntembo Kulemfuka, respectivement gouverneur honoraire de la province du Maï-Ndombe, directrice générale de la DGRK et ministre honoraire de l'Économie et des Finances pour la ville-province de Kinshasa, ont relaté leurs expériences de violences numériques subies pendant l'exercice de leurs fonctions, pour la plupart venant des proches, bien avant d'appeler les femmes à la résilience.

« Face à tout cela je suis restée moi. J'ai bravé la peur, je n'ai pas regardé ce qui se disait. Ça m'a permis de connaître qui est qui et de ne plus commettre certaines erreurs;lorsqu'on te recommande une personne,tu la prends à bras ouverts, mais c'est cette même personne qui te critique, qui te violente d'une manière ou d'une autre », a déclaré Yvette Ntembo.

Pour renforcer la protection numérique des femmes en politique, la DYNAFEC a appelé à la vulgarisation de la loi sur la cybercriminalité, à l'analyse Genre de ladite loi et aux sanctions contre les auteurs de violences numériques envers les femmes.

Christel Insiwe