Lors de son discours sur l’état de la Nation, prononcé ce lundi devant le Parlement réuni en congrès, le président Félix Tshisekedi est revenu sur la portée réelle des Accords de Washington, entérinés entre la RDC, les USA et le Rwanda.
Le chef de l’État a tenu à dissiper toute ambiguïté quant à l’interprétation de ces engagements, face aux inquiétudes exprimées dans une partie de l’opinion publique.
Il a rappelé que ces accords n’impliquent en aucun cas une concession politique, territoriale ou économique de la part de la RDC.
« Ces accords ne consacrent aucune forme de partage de notre souveraineté. Ils ne valident ni la prétention territoriale de qui que ce soit ni la mise sous tutelle de nos ressources », a-t-il déclaré.
Le président de la République a également rejeté l’idée selon laquelle la démarche pourrait s’apparenter à une amnistie déguisée pour les auteurs de crimes commis dans l’Est du pays.
« Ils ne sauraient non plus être interprétés comme une amnistie déguisée de crimes perpétrés contre notre peuple », a-t-il martelé.
Félix Tshisekedi a garanti que la mise en œuvre de ces accords n’entravera pas l’action judiciaire, particulièrement dans les dossiers relatifs aux crimes de guerre, aux massacres et aux violations graves des droits humains.
« La justice suivra son cours avec rigueur jusqu’au bout et sans complaisance afin d’honorer la mémoire de celles et ceux injustement tombés du fait de cette agression », a-t-il affirmé.
Pour le chef de l'État, les accords de Washington constituent avant tout un instrument tactique destiné à renforcer la posture de la RDC sur les plans sécuritaire et diplomatique. Il les décrit comme « des leviers stratégiques au service d’une paix juste et vérifiable », et non comme un acte de faiblesse.
Il s’agit, selon lui, de conjuguer l’efficacité de la défense nationale avec la puissance de l’action diplomatique, dans un contexte où le pays continue de faire face à l’agression du Rwanda et à l’instabilité persistante dans l’Est.
Merveil Molo