Kinshasa : l’Assemblée provinciale recommande au Gouvernement Bumba de mettre en place un plan de gestion des catastrophes naturelles

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Quelques jours après la première série de réponses jugées insuffisantes, le ministre provincial de la Santé publique, Patricien Gongo, est revenu devant l’Assemblée provinciale de Kinshasa, mercredi 19 avril dernier, pour éclairer les zones d’ombre liées à la gestion des sinistrés des pluies du 4 au 5 avril dernier.

À l’issue de ce second passage, les députés, conduits par l’honorable Jared Phanzu, ont formulé et adopté un ensemble des recommandations pour encadrer la suite du processus. C’était dans le cadre des mécanismes de contrôle prévus par les articles 201 à 208 du Règlement intérieur.

Au cours de sa réplique, le ministre provincial a insisté sur le caractère multidimensionnel de la réponse aux catastrophes naturelles, rappelant le rôle de plusieurs intervenants dont les gouvernements central et provincial, la Croix-Rouge, le CPIU, l’OMS, l’UNICEF, ainsi que les services sociaux.

Il a également expliqué les difficultés rencontrées dans la gestion des ménages affectés, soulignant la complexité de la situation sur le terrain.

« Les familles impactées allaient dans les 54.000 ménages, mais on n’était pas capables d’héberger toutes ces personnes. On ne pouvait accueillir que ceux qui acceptaient volontairement d’être déplacés vers les sites d’hébergement », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le député Jared Phanzu, initiateur de l’interpellation, a présenté à la plénière une conclusion détaillée, pointant des manquements importants observés après analyse des deux passages du ministre devant l’Assemblée. Il a rappelé l’importance du respect des textes et du contrôle parlementaire.

« Le ministre n’a pas apporté suffisamment de réponses convaincantes, étayées ou documentées comme nous l’avions demandé. L’absence d’un rapport administratif, comptable et humanitaire complet empêche toute vérification sérieuse de l’utilisation des ressources. Les listes des bénéficiaires demeurent imprécises et établies selon des critères opaques, générant frustration et injustice sociale. La ville ne dispose d’aucun plan opérationnel de contingence, ni d’un mécanisme permanent de gestion des catastrophes naturelles. Au regard de la gravité des faits, nous recommandons un rapport de gestion complet, un audit parlementaire, la possibilité de transformer l’interpellation en motion de défiance en cas de non-coopération et l’élaboration d’un plan provincial de gestion des risques », a-t-il indiqué.

Cette conclusion a servi de base à la formulation des recommandations soumises à la plénière et adoptées par les élus provinciaux, structurant ainsi la suite du dossier, parmi lesquelles :

- le dépôt d’un rapport administratif, financier et humanitaire complet ;

- la possibilité de recourir à une motion de défiance en cas de refus de collaboration du ministre ;

- l’exigence d’un plan provincial de gestion des catastrophes naturelles ;

- la mise en place d’un programme durable de relogement et de réhabilitation des sinistrés.

Le bureau de l’Assemblée provinciale sera chargé d’assurer le suivi rigoureux des recommandations, ainsi que la transmission officielle au gouvernement provincial, et continuera à suivre le dossier jusqu’à la remise du rapport final de la commission d’enquête.

L’Assemblée provinciale de Kinshasa réaffirme, par ailleurs, sa volonté d’instaurer une gouvernance plus transparente et une réponse mieux coordonnée aux catastrophes naturelles dans la ville de Kinshasa.

Grâce Kenye

 

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