Sankuru : la division de l’Environnement alerte sur la recrudescence du braconnage des bonobos

Jeudi 18 septembre 2025 - 18:56
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Le coordonnateur provincial intérimaire de l’Environnement et développement durable au Sankuru, Fidèle Ilembe, tire une sonnette d’alarme face à l’abattage massif et illégal des bonobos (Pan paniscus), une espèce endémique et strictement protégée en République démocratique du Congo.

Dans une interview accordée à 7SUR7.CD et exploitée le jeudi 18 septembre 2025, il a dénoncé « avec la plus grande fermeté » cette recrudescence du braconnage, en violation manifeste de la loi n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature, qui interdit formellement la chasse, la capture, la détention, le transport et la commercialisation des espèces intégralement protégées.

« Je déplore avec la dernière énergie l’abattage excessif des bonobos dans la province du Sankuru, notamment dans le territoire de Lomela. Ces actes criminels génèrent une multiplication alarmante des cas d’orphelins bonobos, conséquence directe de la mise à mort de leurs mères », a-t-il déclaré.

Selon les données compilées par son service, plus de 50 jeunes bonobos orphelins ont été récupérés entre 2020 et 2025, preuve tangible de l’ampleur de ce trafic. Or, poursuit-il, malgré les efforts de sensibilisation et de contrôle menés par l’administration provinciale, les résultats demeurent limités en raison du manque criant de moyens financiers, logistiques et techniques.

Le coordonnateur provincial appelle ainsi à une mobilisation d’urgence des autorités compétentes, ainsi que des partenaires nationaux et internationaux de conservation, afin de déployer des stratégies concrètes de lutte contre ce braconnage qui menace la survie même de cette espèce emblématique.

« Nous continuons d'interpeller nos partenaires de conservation pour qu'ils puissent nous venir en aide et nous accompagner dans cette lutte noble qui est celle de protéger les bonobos», a-t-il ajouté

Selon les documentations, le bonobo, primate strictement endémique aux forêts équatoriales de la RDC, partage plus de 98,7 % de son ADN avec l’être humain, ce qui en fait l’un de nos plus proches parents évolutifs. Outre leur proximité génétique, les bonobos sont reconnus pour leur organisation sociale matriarcale, leur comportement pacifique et leur rôle écologique crucial dans la dispersion des graines et le maintien de la biodiversité forestière.

Classé espèce en danger d’extinction (EN) par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et inscrit à l’Annexe I de la CITES, le bonobo bénéficie du plus haut degré de protection juridique. Néanmoins, la pression conjuguée de la déforestation, de la chasse commerciale pour la viande de brousse et du trafic illégal de primates vivants continue de décimer les populations sauvages.

Alain Saveur Makoba, à Kananga