
Lors d’un point de presse tenu ce lundi 11 août , à Kinshasa, le Conseil interreligieux congolais (C.I.C.) a présenté les conclusions de ses experts sur le Pacte social. Cette structure, présidée par l’archevêque Dodo Kamba, a formulé plusieurs recommandations au président Félix Tshisekedi, aux confessions religieuses et à la société civile, en vue d’un dialogue visant à « restaurer la paix, la cohésion sociale et la souveraineté nationale ».
Selon le rapport-synthèse du C.I.C. révélé ce jour, le chef de l’État doit « assumer pleinement son rôle de garant du fonctionnement des institutions, conformément à l’article 69 de la Constitution, sans être partie prenante au dialogue ».
Cette position intervient après l’appel du président Tshisekedi à élargir l’initiative CENCO-ECC à d’autres confessions. Jusqu’ici, huit d’entre elles se sont regroupées au sein du C.I.C. et ont examiné le Guide du Pacte social ainsi que le rapport d’information de la CENCO et de l’ECC.
Voici quelques recommandations du C.I.C
1. À l’intention du Chef de l’État :
- Endosser pleinement son rôle constitutionnel de garant du fonctionnement des institutions (article 69) et non de partie prenante au dialogue.
- Assurer le pilotage institutionnel de toute initiative nationale de dialogue, en y associant toutes les composantes de la société civile, y compris religieuses.
2. À l’attention de la CENCO et de l’ECC :
- Recentrer le processus sur l’échelle nationale en supprimant toute référence directe aux Grands Lacs dans l’intitulé du Pacte.
- Ouvrir les organes, y compris le présidium, à d’autres tendances confessionnelles.
- Abandonner l’appel à candidatures pour la désignation des experts au profit d’un mécanisme de nomination par les entités représentées, validé par le présidium.
- Rendre les organes du Forum national plus inclusifs et participatifs.
3. Aux autres confessions religieuses et à la société civile :
- Préserver la neutralité et l’intégrité du processus.
- Participer activement aux propositions dans le respect des cadres institutionnels.
- Soutenir les initiatives de justice transitionnelle et de mémoire collective, notamment au bénéfice des victimes des conflits.
- Assumer leurs responsabilités pastorales afin de préserver l’unité et la cohésion nationale.
L’archevêque Dodo Kamba, qui a solennellement reçu ce rapport des mains de ses experts, s’est dit convaincu de l’efficacité du Pacte social après intégration de ces recommandations, adressées depuis samedi dernier au tandem ECC-CENCO, pour un processus « national, inclusif et institutionnellement encadré » susceptible de produire des résultats durables.
MD