
C'est ce mardi 03 juin que l'élection des membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2026-2027 aura lieu. Au niveau de l'Afrique, la RDC figure parmi les deux candidats ayant obtenu l’entérinement de leurs candidatures. En cas d'élection, le pays de Félix Tshisekedi sera à sa troisième expérience après avoir siégé sous l'ère de l'ex-président Joseph Mobutu.
La RD Congo motive sa candidature par sa « forte » expérience dans les domaines de la paix, de la résilience post-conflit, de la transition écologique, du développement durable et de la gouvernance multilatérale.
Quel apport de la RDC au Conseil de sécurité de l'ONU ?
Dans son discours prononcé, samedi dernier, à l'occasion de la clôture de la campagne de la RDC pour cette élection, le président de la République, Félix - Antoine Tshisekedi, a décliné les axes sur lesquels son pays entend œuvrer au niveau du Conseil de sécurité.
D'abord, il a fait savoir que la RDC va plaider pour des mécanismes qui privilégient la prévention des conflits, la réconciliation et le règlement pacifique des différends et surtout une meilleure articulation entre paix, sécurité et développement.
« À ce titre, nous continuerons de promouvoir avec force les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration, instruments fondamentaux pour la reconstruction des sociétés post-conflits. Nous proposerons une réforme pragmatique des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies basée sur des consultations 3+1 inclusives et significatives, inspirées par notre expérience avec la Monusco. Nous appellerons à des partenariats équilibrés, adaptés aux réalités locales entre le Conseil de sécurité, les pays hôtes et les contributeurs des troupes », a-t-il déclaré.
Autre sujet important sur lequel le pays va travailler, c'est l'environnement. Sur cette question, la RDC, qui se veut pays-solution, va défendre la création d'un partenariat mondial pour la sécurité climatique afin de financer la conservation de grands bassins forestiers tropicaux.
« Le bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, certains experts disant même que c'est le premier désormais, fixe chaque année plus d'un milliard de tonnes de CO2. Cela nous impose une responsabilité particulière, nous porterons au Conseil de sécurité l'idée que la dégradation des écosystèmes est une menace directe contre la paix, nous défendrons la création d'un partenariat mondial pour la sécurité climatique afin de financer la conservation de grands bassins forestiers tropicaux, nous poursuivrons notre engagement pour une gouvernance responsable et transparente des ressources naturelles stratégiques, la lutte contre le trafic illicite des ressources, la traçabilité des chaînes d'approvisionnement et l'exploitation durable de nos minerais critiques doivent bénéficier d'une coopération internationale renforcée », a précisé le chef de l'État.
Participation des femmes et des jeunes aux processus de paix
Pour le Congo-Kinshasa, aucune paix durable ne se construit sans les femmes ni les jeunes. D'où, elle soutiendra leur participation aux différents processus de paix.
« Leur leadership est indispensable pour bâtir des sociétés résilientes et inclusives. Nous soutiendrons systématiquement leur participation substantielle aux processus de médiation, de désarmement et de relèvement et plaiderons pour qu'au moins 30% de budget des opérations de paix soient consacrés à des programmes sensibles au genre », a laissé entendre le président Tshisekedi.
Depuis son avènement au pouvoir à Kinshasa, le chef de l'État oeuvre pour la promotion du leadership des femmes et des jeunes, dont la participation au gouvernement a été revue à la hausse.
Porter la voix de l'Afrique
Au Conseil de sécurité de l'ONU, la RDC va aussi porter la voix de l'Afrique. À en croire Félix Tshisekedi, elle va défendre la position africaine qui revendique au moins 2 sièges permanents dotés du droit de véto et 5 sièges non permanents.
« Notre voix portera également la nécessité d'une réforme structurelle du Conseil de sécurité pour y corriger l'injustice faite à l'Afrique. Nous défendrons la position africaine commune qui revendique au moins 2 sièges permanents africains dotés du droit de véto et 5 sièges non permanents », a-t-il martelé dans le même discours.
Avant d'ajouter : « La République Démocratique du Congo aspire à être un acteur de la paix mondiale, fidèle à la vision de l'Union Africaine pour une Afrique en paix à l'horizon 2063. Nous savons d'où venons et c'est avec cette mémoire vive que nous voulons porter la voix d'une Afrique actrice de son destin ».
Le chef de l'État a bouclé son discours en appelant les États membres du Conseil de sécurité de l'ONU à voter pour la RDC qui, a-t-il soutenu, a vision « lucide » et « ambitieuse » de la sécurité collective, tout en soulignant que son pays abordera son mandat au Conseil de sécurité de l'ONU avec « l'humilité et la détermination de celles et ceux qui savent combien la paix est précieuse ».
Prince Mayiro