
L'arrivée de l'ancien président Joseph Kabila à Goma, une ville actuellement sous le contrôle du M23-AFC, a suscité une vive indignation parmi des jeunes du Nord-Kivu. Ces derniers demandent aux autorités de Kinshasa de procéder à la levée immédiate des immunités de cet ancien chef d'État et de lui retirer la nationalité congolaise.
Dans une déclaration lue par Credo Kakule, un des porte-paroles du mouvement civique MNC, une plate-forme des jeunes du Nord-Kivu le samedi, ces derniers affirment que la présence de Kabila dans une zone contrôlée par un groupe rebelle est perçue comme une haute trahison de la nation.
"Nous ne pouvons plus tolérer cette atteinte à notre souveraineté", a déclaré Credo Kakule, porte-parole du Mouvement national congolais (MNC).
Et de poursuivre :
"Joseph Kabila, en se rendant dans une zone contrôlée par le M23-AFC, a démontré un mépris flagrant pour le peuple congolais. Nous demandons que ses immunités soient levées et qu'il soit tenu responsable de ses actes."
Ces jeunes du Nord-Kivu réunis au sein du MNC estiment que l'ancien président a compromis la sécurité nationale et qu'il doit être traduit en justice. Il insiste également sur la nécessité de lui retirer la nationalité, une question qui a été soulevée à plusieurs reprises dans le passé.
La situation à Goma est extrêmement tendue. Les habitants vivent dans la peur constante des affrontements imminents entre les forces gouvernementales et le M23-AFC. L'arrivée de Kabila dans cette ville ajoute une dimension politique complexe à cette crise déjà grave. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, annonçait le vendredi depuis Lubumbashi qu'ils attendaient qu'il s'exprime pour que toutes les conséquences soient tirées.
Alphonse Muderwa