La SADC en sommet extraordinaire le jeudi sur la crise sécuritaire en RDC

Mardi 11 mars 2025 - 16:31
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Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) prévoient un nouveau sommet extraordinaire, qui se penchera sur la crise sécuritaire dans l'Est de la République démocratique du Congo.

Les dirigeants régionaux tiennent à se renseigner sur l'évolution de la situation sur le terrain et à examiner aussi les recommandations formulées lors du sommet de la Troïka de la SADC sur la politique, la défense et la sécurité tenue le jeudi 6 mars dernier.

"Le sommet recevra des informations récentes sur l'évolution de la situation sécuritaire en RDC et examinera les recommandations issues de la réunion extraordinaire du sommet de la Troïka tenue le 6 mars", précise un communiqué rendu public ce mardi 11 mars.

Lors des assises du 6 mars dernier, qui avaient été dirigées par Samia Suluhu de la Tanzanie, les pays de l'Afrique australe avaient réitéré leur engagement à accompagner le gouvernement congolais en faveur d'un retour de la paix, alors que les villes de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) sont toujours sous emprise du M23 et que près de 10 territoires sont touchés par le conflit.

"Le sommet a réaffirmé son engagement à soutenir les interventions visant à instaurer une paix et une sécurité durables dans l'Est de la RDC, conformément au pacte de défense mutuelle de la SADC de 2003. Samia Suluhu a souligné que la région de la SADC ferait tout son possible pour aider la RDC et a réaffirmé la solidarité de la SADC avec le peuple de la RDC dans un esprit d'unité et de coopération", mentionnait alors le communiqué final.

Selon la présidence congolaise, Félix Tshisekedi, lui, avait "préconisé la relance des processus diplomatiques en vue de trouver une solution durable à la crise sécuritaire dans l’Est du pays, et la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies. Il s’était dit engagé à la recherche de la paix durable et avait réitéré sa confiance en la facilitation de son homologue angolais Joao Manuel Lourenço dans le cadre du processus de Luanda".

Depuis mi-décembre , la SADC a déployé en RDC, des troupes essentiellement composées des Sud-africains, des Malawites et des Tanzaniens pour appuyer les forces congolaises à combattre les groupes armés, dont le M23, particulièrement.

Quelque 1.300 éléments de la SAMIDRC, dont environ 1000 d'Afrique du Sud, étaient présents en RDC, affectés principalement dans le Nord-Kivu. Cependant, au regard de l'évolution de la situation sur le terrain, entre autres avec la chute de Goma entre le 26 et le 30 janvier dernier, la donne a quasiment changé.

Le Malawi a clairement demandé à ses militaires de se préparer à quitter la RDC alors que, de plus en plus, l'Afrique du Sud et la Tanzanie se montent, elles aussi, réticentes.

Le mardi 25 février dernier, des soldats sud-africains "gravement blessés" ont même été évacués de Goma alors que 14 militaires du même contingent ont perdu la vie depuis janvier contre le M23.

Les éléments de la SAMIDRC encore présents à Goma sont presqu'inopérants, la ville étant maintenant sous contrôle des rebelles depuis plus d'un mois.

Sur le front diplomatique, alors que l'intervention militaire des troupes australes est presque dans l'impasse, la SADC et l'EAC (Communauté de Afrique de l'Est) ont résolu de fusionner les processus de paix de Luanda et de Nairobi, et une nouvelle facilitation a été mise en place pour tenter d'obtenir la désescalade.

Le sommet extraordinaire annoncé pour le jeudi 13 mars prochain devrait ainsi tabler éventuellement sur la mission de la SAMIDRC et le rôle qu'elle entend jouer face l'évolution de la situation dans le Nord et Sud-Kivu.

Les travaux, qui se tiendront par visioconférence seront dirigés par le dirigeant zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, président en exercice de la SADC.

Isaac Kisatiro