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Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont publiquement reconnu et présenté leurs excuses pour les actes de pillage perpétrés par des éléments militaires incontrôlés à Lubero-Centre et ses environs, dans le territoire de Lubero, le jeudi 20 février 2025. Lors d'un meeting organisé au chef-lieu du territoire ce vendredi, le colonel Sadiki Daniel a promis des sanctions contre ces derniers et assuré que l'armée ougandaise (UPDF) est déjà mobilisée pour aider à rétablir l'autorité de l'État dans la région.
Des officiers de l’armée congolaise ont tenu un meeting populaire d'une dizaine de minutes devant le bureau administratif de la commune rurale de Lubero. Prenant la parole au nom des FARDC, le colonel Sadiki Daniel a exprimé ses regrets et présenté ses excuses pour les actes de pillage commis par des soldats indisciplinés la veille. Il en a profité pour annoncer des sanctions contre des militaires “pillards et fuyards” devant l’ennemi.
“L’armée ne doit pas vraiment regorger des indisciplinés comme on le fait chaque fois quand il y a des débordements. Ils seront jugés et répondront à leurs actes. Les victimes doivent venir s’enregistrer aux services des relations civilo-militaires. La population comme elle a toujours été derrière son armée doit continuer ainsi. Les activités doivent reprendre normalement. C’est la raison pour laquelle je viens lancer ce message”, a-t-il affirmé d’un ton ferme.
Le colonel Sadiki Daniel a également assuré à la population de Lubero-Centre que la situation était sous contrôle et a précisé que l'armée ougandaise (UPDF) avait été sollicitée pour renforcer la sécurité dans la région. Cette collaboration vise à garantir la stabilité et à prévenir de futurs incidents.
Les commerçants de Lubero-Centre ont exprimé leur consternation face au comportement « irresponsable » de certains militaires en fuite des lignes de front, qui ont semé la terreur et pillé leurs biens. Ils ont appelé les autorités compétentes à diligenter des enquêtes pour identifier et punir les responsables de ces actes.
« Nous pensions être en sécurité, mais nous avons été choqués de voir les FARDC tirer des coups de feu et piller nos boutiques. Nous regrettons profondément de voir ceux qui sont censés nous protéger être les premiers à nous voler. Les boutiques ciblées contenaient principalement des vêtements, des téléphones et des valises. Nous avons peur et nous ne savons pas comment rouvrir nos commerces », a témoigné un commerçant local sous couvert d'anonymat.
Il est important de noter que ces incidents surviennent dans un contexte de tension accrue, avec la présence signalée de la rébellion du M23 à Kipese, au sud de Lubero, la veille.
Joël Kaseso