La question de la réduction du train de vie des institutions en République démocratique du Congo continue de susciter des débats. Face à la crise sécuritaire persistante dans l'Est du pays, le gouvernement central, sous l'impulsion du chef de l'État, a proposé des mesures visant à limiter les dépenses publiques. Dans ce contexte, 7SUR7.CD a contacté lundi 03 février 2025, le chef de travaux Crispin Ndariloko Muyololo, économiste à l’Université de Kindu, qui sollicite un rémaniement du gouvernement à 30 membres.
Pour lui, la réduction du train de vie des institutions aurait dû être appliquée bien plus tôt. Il exprime cependant des réserves quant à la gestion des fonds ainsi économisés.
Les débats sur la maîtrise des dépenses publiques ne se limitent pas aux coûts de fonctionnement des institutions. Certains experts, dont Crispin Ndariloko, vont plus loin en suggérant une réduction du nombre de ministres au sein du gouvernement, actuellement, dirigé par la première ministre Judith Suminwa Tuluka.
L'exécutif congolais pourrait, selon lui, fonctionner efficacement avec une équipe resserrée de 30 à 35 ministres.
« Un gouvernement trop large engendre des dépenses inutiles. En réduisant le nombre de ministres, l’État pourrait réaliser des économies substantielles et réaffecter ces fonds à des secteurs prioritaires comme la sécurité. Si l'on reste avec 30 ministres, le gouvernement va continuer à payer les gens, va continuer à mécaniser les gens tout en répondant aussi aux problèmes de la guerre que de rester avec un gouvernement budgétivore », argue l’économiste.
Si la réduction des dépenses publiques semble faire consensus parmi certains experts, la mise en œuvre effective de cette mesure reste un défi. Plusieurs observateurs craignent des résistances politiques, ainsi qu’un détournement potentiel des fonds économisés.
Dans un pays où la gouvernance financière est souvent critiquée, la transparence et le suivi rigoureux de l’allocation des ressources seront essentiels pour garantir l’efficacité de cette mesure.
Le gouvernement devra également convaincre l’opinion publique et les acteurs politiques de l’intérêt d’une telle réduction du train de vie des institutions.
Reste à savoir si ces mesures seront appliquées avec la rigueur nécessaire pour répondre aux attentes des Congolais en quête de sécurité et de paix, gage du développement soutenable.
Morisho Tambwe, à Kindu