Le docteur Denis Mukwege a de nouveau exhorté la communauté des États à ne plus s'accommoder à de condamnations de «façade» et à de paroles «creuses». Le prix Nobel de la paix 2018 a lancé cet appel, ce vendredi 9 janvier 2025, à Bukavu au Sud-Kivu, après la publication du rapport du groupe d'experts des Nations Unies sur la guerre dans l'Est de la RDC.
Selon lui, il faut que la communauté des États adopte des sanctions fortes contre les acteurs de la déstabilisation.
«Face à la situation critique qui prévaut dans l'Est de la RDC, nous exhortons à nouveau la communauté des États à ne plus s'accommoder de condamnations de façade et de paroles creuses : il faut adopter des sanctions fortes contre les acteurs de la déstabilisation, et des mesures immédiates et décisives pour que le Rwanda cesse son soutien au M23 et retire immédiatement ses forces du sol congolais», a-t-il demandé à la communauté des États dans sa déclaration.
Il estime qu'il est plus que temps de mettre un terme à cette économie de guerre et au «commerce illégal» des minerais stratégiques.
«Il est plus que temps de mettre un terme à cette économie de guerre et à l'extraction et au commerce illégal des minerais stratégiques au coeur de l'Afrique si le monde économiquement développé veut poursuivre de manière propre et juste la trahison énergétique et la lutte contre le changement climatique», a-t-il martelé.
Et de renchérir:
«La guerre d'occupation et d'agression prend progressivement le visage d'une annexion par les forces étrangères», a-t-il dit en condamnant la mise en place d'une administration parallèle, semblable à celle d'un Etat, «qui contrôle les territoires conquis, notamment la zone de Rubaya, dont les mines constituent l'une des plus grandes sources de coltan au monde».
Par ailleurs, le responsable de l'hôpital Panzi à Bukavu exprime son inquiétude suite à la lecture du dernier rapport du groupe d'experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo. Il dénonce à cet effet, la violation de la trêve, humanitaire et du cessez-le-feu par le régime de Kigali.
Raphaël Kwazi