La société civile, notamment l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et la Ligue Congolaise de Lutte contre la corruption (LICOCO) a réagi à l'affaire qui oppose l'Inspection générale des finances (IGF) à la Cour des comptes.
Ces deux structures de la société civile "notent avec regret que le Parquet général près la Cour des Comptes qui devrait travailler en synergie avec l’IGF pour répondre aux attentes du Chef de l’État sur la lutte contre la corruption, s’illustre par des attitudes contre-productives".
Elles estiment qu'il ne se pose aucun problème dans le dossier relatif à la formation que les Inspecteurs des finances dispensent aux agents de la Gecamines.
"L'analyse de ce dossier relatif à la formation que les inspecteurs des finances dispensent aux agents de la GECAMINES ne pose aucun problème. La société civile invite le Parquet Général près la Cour des Comptes à éviter des tels agissements qui sont de nature à jeter un discrédit sur cette institution importante du pays", lit-on dans le communiqué signé par Florimond Muteba et Ernest Mpararo, respectivement PCA de l'ODEP et Secrétaire exécutif de la LICOCO.
La société civile demande ainsi au Chef de l’État de se saisir de ce dossier pour rappeler à l’ordre les uns et les autres dans l’intérêt de la RDC. Elle recommande au PG près la Cour des Comptes de cesser de jeter un discrédit sur la Cour des Comptes et de s’abstenir de s’attaquer médiatiquement à l’IGF.
L'ODEP et la LICOCO invitent par ailleurs le PG près la Cour des Comptes et l’IGF à une collaboration pour faire avancer la lutte contre la Corruption en RDC. Ils demandent en outre au PG près la Cour des Comptes de s’abstenir de poser des actes de nature à fragiliser la lutte contre la corruption en RDC.
Rappelons que dans un communiqué publié le 15 juillet dernier, le procureur général près la Cour des comptes a annoncé la mise en cause de l'inspecteur général des Finances Jules Alingete, de certains inspecteurs de l'IGF et du directeur général de la Gecamines.
Qui des faits à la base de cette affaire ?
En effet, la Gecamines avait demandé à l'IGF de former 150 de ses agents en passation des marchés publics et s'était engagée à payer aux formateurs au nombre de huit 150.000 USD pour les trois mois de formation. Une demande à laquelle l'inspection générale des Finances Jules Alingete a accédé.
"Informé de ce contrat de formation, le procureur général près la Cour des comptes a estimé que les inspecteurs des Finances ne pouvaient pas être payés par la GECAMINES. Cette formation de trois mois devrait être assurée aux frais de l’IGF", a-t-il soutenu.
C'est dans ce cadre que le parquet près la Cour des comptes a adressé une invitation à Jules Alingete à ce sujet. En réponse à cette invitation, l'IGF lui a demandé de donner les dispositions légales qui l'autorisent à l'inviter étant donné que la Loi organique sur la Cour des comptes n'habilite que le premier président de cette juridiction à diligenter une enquête, une investigation ou une mission.
Cette loi dit que lorsque, dans la mission, enquête ou investigation, il y a une faute de gestion, le premier président de la Cour des comptes fait un rapport écrit au PG près la Cour des comptes pour organiser les auditions des incriminés.
Tout en déclinant cette invitation, l'IGF rappelle au procureur général près la Cour des comptes les dispositions pertinentes de la Loi portant statut judiciaire des inspecteurs des Finances qui stipulent que ces derniers ne peuvent être entendus sur les faits découlant de leur travail que sur autorisation expresse du Chef de l’État.
ODN