Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 24 novembre 2023 à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, l'Ordre supérieur épiscopal du Congo (OSEC) s'est dit indigné d'apprendre que les évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont affirmé qu'ils n'accepteront que les résultats de leurs témoins et observateurs lors de la publication des résultats des élections présidentielles en République démocratique du Congo.
Face à cette déclaration, l'Ordre supérieur épiscopal du Congo a affirmé que cela montre que la CENCO travaille pour "les impérialistes dont l'objectif est de balkaniser la République démocratique du Congo". L'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, président général de l'OSEC qui a signé cette correspondance a qualifié le discours de Monseigneur Donatien N'shole "d'incendiaire et attentatoire à la sureté de l'État".
"L'Ordre Supérieur Episcopal du Congo, (OSEC) a suivi
avec indignation les propos belliqueux, incendiaires et attentatoires à la sûreté publique de l'Etat tenus par la CENCO par le biais de Monseigneur Donatien N'shole à savoir, (la CENI est tenue de confirmer que les seuls résultats qui seront récoltés par les observateurs et témoins catholiques et de la CENCO) sinon elle va inviter le peuple à appliquer l'article 64 de la constitution et un Leader courageux à prendre le pouvoir", lit-on dans ce document dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD.
Dans la foulée, le président général de l'OSEC a condamné les propos de la CENCO qui, a-t-il poursuivi, depuis l'indépendance de la République démocratique du Congo jusqu'à aujourd'hui, cette structure des prélats catholiques ne vise que la "division du pays".
"L'OSEC condamne avec véhémence ces propos qui
n'engagent que leurs auteurs et note avec regret que le prélat catholique depuis l'Etat indépendant du Congo jusqu'à ces jours n'œuvre pas ni pour la paix, l'unité et la cohésion nationale, ni pour la Justice sociale et l'intérêt supérieur de la nation", a-t-il martelé.
Par ailleurs, l'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba a appelé le gouvernement congolais à "considérer la CENCO comme un conglomérat des politiciens en soutane aux intérêts égoïste, lucratif et au service des impérialistes et de certains candidats dont l'agenda caché est la balkanisation du pays et non une structure des hommes de Dieu".
"En conséquence l'OSEC ne reconnaît plus la CENCO comme une structure religieuse et ne peut pas être invitée à aucune réunion ou activité concernant les hommes de Dieu et l'Etat. En outre, l'OSEC rappelle l'opinion nationale et internationale qu'aucune structure ou candidat ne détient le monopole de la mission d'observation et des témoins des élections. Chaque regroupement politique, structure ou candidat aura ses témoins ou observateurs dans tous les centres, bureaux de vote et sur toute l'étendue du territoire national. Cela étant, seule la CENI est l'organe habilité à publier les résultats provisoires et officiels", a-t-il soutenu.
Et de conclure : "En plus, l'OSEC se réserve le droit et promet de traduire en justice toute structure ou groupe d'individus qui ira à l'encontre des dispositions constitutionnelles et légales dans cette matière et rappelle à toutes les confessions religieuses que la République Démocratique du Congo est un Etat laïc et qu'aucune confession ou structure ne peut pas se substituer à lui (l'Etat). In fine, l'OSEC encourage la CENI de continuer sa mission dans la transparence, la crédibilité et invite les candidats à promouvoir la paix, l'unité et la cohésion nationale avant, pendant et après les élections et que le meilleur gagne".
Il est à rappeler que le 04 septembre dernier, l'Ordre supérieur épiscopal du Congo avait mis en garde la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) face aux propos prononcés par monseigneur Donatien Nshole sur "l'éventualité d'un coup d'État par un leader courageux". L'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba avait affirmé qu'au cas où cette structure des évêques catholiques continuerait dans cette démarche, l'OSEC n'écarterait pas l'idée de la traduire en Justice.
Patient Lukusa, à Lubumbashi