La Sénatrice Francine Muyumba, a initié une proposition de loi portant dispositions relatives à la protection des droits des consommateurs. La proposition de loi a été déposée au bureau du Sénat le jeudi 16 novembre 2023 à Kinshasa.
Dans une correspondance parvenue à 7SUR7.CD ce vendredi, la sénatrice note la liberté de commerce garantie par l'État Congolais dans plusieurs secteurs mais s'insurge contre le non-respect des droits des consommateurs, qui sont les citoyens congolais et cela, suite à l'absence d'une législation "adaptée et centralisée" dans le secteur.
"Comment un réseau de téléphonie mobile peut prétendre être leader dans le monde cellulaire, alors qu’il peut couper le réseau sans vous prévenir, et sans même vous indemniser quand il est rétabli ? Pendant ce temps, vous avez perdu parfois vos mégas qui ne seront même pas remboursés", dénonce-t-elle.
S'appuyant sur le rapport qualité-prix des services des sociétés de télécommunications et de Canal+ notamment, la sénatrice membre du Front Commun pour le Congo estime que le peuple Congolais est en désavantage par rapport aux autres pays où les mêmes sociétés fonctionnent.
"Est-ce que le service de Vodacom en Afrique du Sud est pareil que celui de Kinshasa ? Le service de Airtel en Inde est pareille qu’ici ? Le service de Orange en France est à comparer à celui d’ici ? Ce que nous voyons dans notre pays frise de l’arnaque. Et pourtant ils gagnent beaucoup d’argent ici qu’ailleurs. Exigeons un peu plus parce que nous le méritons et c’est notre droit", lit-on dans la note de Francine Muyumba.
Elle parle aussi des opérateurs aériens, "qui ne respectent pas les clients en modifiant unilatéralement les clauses contractuelles, sans même s'en excuser", où encore la qualité de fourniture d'eau et d'électricité par la REGIDESO et la SNEL, qui n'est pas en équilibre avec les factures payées par les consommateurs.
La proposition de loi a ainsi comme objectifs de : "centraliser la législation sur la protection des droits des consommateurs ; renforcer ou mieux organiser la protection des droits des consommateurs qui sont souvent à la merci des professionnels de commerce qui dictent leurs lois à ces derniers ; réduire les inégalités qu’on retrouve généralement, dans notre pays, dans un contrat de consommation ; et s’assurer de la qualité des biens et services rendus aux consommateurs en se préoccupant de la santé de ces derniers".
En République démocratique du Congo, la population se plaint régulièrement dans l'acquisition de nombreux services comme Internet qui coûte cher mais avec des coupures interminables ou encore l'absence totale du réseau dans certaines villes du pays. À Goma par exemple, certains habitants sont obligés d'utiliser la fibre optique du Rwanda et d'y payer aussi leur abonnement Canal+ suite au prix réduit.
Glody Murhabazi, à Goma