Au cours d’une interview rendue publique le samedi 8 juillet 2023, le président Félix Tshisekedi a réagi aux accusations selon lesquelles, il utiliserait les méthodes dictatoriales et répressives contre l’opposition à quelques mois de la tenue des élections.
Dans ses dires, Félix Tshisekedi a fermement rejeté toutes ces accusations, et a rassuré qu’il ne prendrait jamais la voie de la dictature comme c’est le cas dans d’autres pays de la région.
« Je tiens à vous dire que je ne serai jamais dictateur. La preuve est que si j'étais dictateur ceux qui le disent ne seraient pas ici au Congo pour le dire. Je ne vais pas vous donner d'exemples des pays, mais regardez un peu tout autour de nous, le pays auquel vous pensez, si un opposant de ce régime peut dans ce pays parler de la dictature. Donc c'est vous dire que s'ils peuvent le dire ici et rentrer chez eux dormir tranquilles, ça veut dire que ce n'est pas vrai », a-t-il déclaré.
Le chef de l’Etat a, par contre, indiqué qu’il est plutôt engagé à lutter contre l’anarchie qui tend à se confondre avec la démocratie dans le pays.
« Mais en même temps, il ne faut pas confondre démocratie et anarchie, moi j'ai passé les 3/4 de ma vie à me battre contre la dictature, contre les injustices et pour les libertés mais jamais je n'ai pris la liberté d'organiser la déstabilisation du régime que je combattais. Nous avons eu de tas d'occasions d'embrasser la lutte armée, nous avons toujours refusé cela grâce à la clairvoyance de notre leader Étienne Tshisekedi, d'heureuse mémoire, qui refusait un tel chemin, parce que c'est un chemin parsemé de beaucoup d'inconnus, et preuve en est quelques jours, regardez l'AFDL qui est arrivée arme à la main disant qu'il venait débarrasser le pays de la dictature du Maréchal Mobutu alors que nous, nous étions déjà engagés dans un processus pacifique de démocratie qui nous amenait tout doucement vers les élections. Ils ont mis le Maréchal Mobutu dehors mais ils arrivaient devant (...) armées étrangères, qui a scellé d'ailleurs le début de nos malheurs qui continuent jusqu'à ce jour, parce que l'AFDL était venue avec des armées étrangères et a pu même placer un étranger à la tête de nos forces armées », a laissé entendre le président de la République.
Dans la foulée, Félix Tshisekedi a réitéré sa détermination à barrer la route à tout individu qui tenterait de troubler la quiétude du peuple congolais en recourant à des moyens obscurs pour conquérir le pouvoir.
« Nous ne pouvons pas nous inscrire dans cette logique, et tout individu qui viendrait avec ces genres d'intentions, nous n'allons pas continuer de parler de démocratie, ça c'est l'anarchie, il faut le traiter en anarchiste. C'est ça que je disais, je ne vais pas le changer. Je suis Garant de l'unité, de la stabilité, de la paix de ce pays, tant que dans un coin de cette République il n'y aura pas de paix ou que la paix sera troublée par des individus avides de pouvoir et n'importe quel pouvoir, ils me rencontreront sur leur chemin, et advienne que pourra. On peut dire ce qu'on veut, moi je me connais, je sais que je ne peux jamais devenir dictateur parce que je déteste la dictature, tous ceux qui me connaissent savent que je suis un démocrate », a dit Félix Tshisekedi.
Le chef de l’Etat a également rassuré de toujours travailler pour protéger les acquis de la démocratie en République Démocratique du Congo.
Christian Dimanyayi