L'organisation non-gouvernementale Vision mondiale mène un plaidoyer pour aider les filles enceintes et adolescentes mères à terminer leurs études sans discrimination dans la ville de Gemena, capitale provinciale du Sud-Ubangi.
c'est en ce sens que cette organisation a organisé ce vendredi 08 juillet 2022 à Gemena dans la salle paroissiale Sainte Elisabeth, une réunion d'interface de plaidoyer sur l'éducation des filles enceintes et adolescentes mères dans cette partie de la République démocratique du Congo.
À en croire José Munsaku, cluster manager de la Vision mondiale dans la région, cette activité vaut son pesant d'or vu que la discrimination des filles enceintes et adolescentes mères dans les milieux scolaires constitue un problème réel dans cette entité congolaise.
« Le Chef de l'État a placé l'éducation au centre de ses intérêts et l'a prouvé notamment en concrétisant la gratuité de l'enseignement de base telle que garantie par la Constitution. Nous sommes si heureux de nous retrouver encore ensemble pour cette activité qui vise à réfléchir davantage pour améliorer la qualité de l'enseignement et garantir l'accès et la rétention des filles meres adolescentes et des filles enceintes dans le circuit scolaire », a-t-il déclaré au micro de 7SUR7.CD.
Dans la foulée, quelques filles mères sont revenues sur leur calvaire après avoir été enceintées avant l'âge requis pour le mariage.
« J'ai été enceintée et mes parents ont décidé de m'abandonner. J'étais obligée de quitter l'école. Par après, je me suis lancée dans la prostitution. Je menais une vie misérable. C'est grâce à la Vision mondiale que je suis redevenue inutile. J'ai suivi une formation en coupe et couture. Mais je sollicite un appui pour continuer mes études », a confié à 7SUR7.CD, l'une des filles adolescentes mères.
Le directeur provincial de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) Sud-Ubangi 1, Constantin Kabasele Tshiwewe, a reconnu que les filles enceintes et les adolescentes mères ont du mal à étudier dans certains établissements scolaires de la ville de Gemena notamment dans les écoles conventionnées Catholiques.
De son côté, la ministre provinciale ad intérim de l'Éducation, Marie-Thérèse Tontowa a encouragé les parents à ne pas abandonner leurs filles qui tombent enceintes. Elle leur demande de tout mettre en œuvre pour leur permettre de continuer leurs études afin de leur assurer un avenir meilleur.
Marie-Thérèse Tontowa a par ailleurs annoncé que son cabinet prépare un projet d'arrêté pour protéger les filles mineures qui tombent enceintes et qui ont du mal à poursuivre leurs études dans les écoles dudit milieu.
Le ministre provincial de l'intérieur, Victor Zwatela, qui a représenté le gouverneur du Sud-Ubangi dans ces assises, a remercié la Vision mondiale pour l'intérêt accordé à cette catégorie des filles vu qu'elles sont souvent marginalisées. Il annonce par ailleurs le soutien de l'exécutif provincial pour améliorer l'accès des filles enceintes et adolescentes mères dans les milieux scolaires.
Un plan d'action a été rédigé par les participants réunis en plusieurs sous-groupes à savoir : éducation, affaires sociales, les décideurs (gouvernement provincial et assemblée provinciale) et les églises en vue d'améliorer les conditions d'accès et de continuité et d'achèvement des études des filles enceintes et adolescentes mères.
Selon une enquête menée par la Vision mondiale à Gemena, au moins 22,5% des filles de moins de 18 ans sont mariées précocement. La même source révèle qu'au moins 46,7 % des filles mineures ont des enfants sans être mariées.
Il sied de noter que cette réunion d'interface de plaidoyer sur l'éducation des filles enceintes et adolescentes mères a connu la participation des acteurs éducatifs, les représentants des organisations de la Société civile, les membres du gouvernement provincial et quelques députés provinciaux du Sud-Ubangi.
César Augustin Mokano Zawa, à Gemena