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Le rapport d’analyse sur la crise des inondations dans le territoire et ville d’Uvira (Sud-Kivu) a été validé lors d’un atelier qui s'est déroulé le mercredi 20 avril 2022 dans la salle des réunions de l'ONG Association des Femmes pour la Promotion et le Développement Endogène (AFPDE).
Ces travaux ont connu la participation des représentants des organisations humanitaires, des autorités locales, des organisations et institutions de recherche.
Fruit d’une collaboration entre l’AFPDE et le Centre de Recherche en Hydrobiologie (CRH Uvira) sous l’appui financier du Start Network.
D’après les organisateurs, ce rapport s’adresse d’abord aux autorités politiques et administratives, aux scientifiques, aux organisations gouvernementales et non gouvernementales et à la société civile afin qu’ils prennent conscience de l’ampleur de la catastrophe survenue en 2020, du danger permanant qui pèse sur la population et de lever des options préventives.
Ce rapport trace un tableau sombre de questions relatives sur le plan de contingence avant et pendant la crise des inondations. C'est par exemple les quartiers sûrs où la population peut être déplacée en cas des catastrophes, de l’état de route qui y conduit, des moyens d’évacuation rapides, de l’estimation de la population à déplacer et du temps que cette évacuation peut prendre.
Ce rapport s'est appesanti aussi sur l’aménagement des sites. Ici, la question était de savoir comment faire pour sécuriser la population dans les sites nouvellement créés, comment la population est-elle informée des crues dangereuses des rivières et comment améliorer le système d’alerte afin d’éviter d’énormes dégâts humains.
Ce rapport a porté également sur la prise en charge humanitaire. Les recherches voudraient comprendre comment la population avait trouvé la façon dont la prise en charge humanitaire avait été faite en 2020 et qu’est-ce qu’elle propose pour son amélioration.
Il ressort de ce rapport, d’après les enquêtes menées en territoire et en mairie d’Uvira, qu’aucune de ces deux entités administratives n’est préparée à affronter des éventuelles inondations qui peuvent se déclencher.
Ceci se traduit par l'inexistence d’un quelconque plan de contingence pouvant orienter les décideurs sur les orientations à donner à la population en cas de catastrophe, l'absence des sites permanents aménagés répondant aux normes mis à la disposition de l’autorité pour assister immédiatement les sinistres en cas de problème, le système d’alerte n’a pas évolué malgré le grand nombre d’inondations et des dégâts humain et matériel enregistrés.
La population est informée des crues dangereuses de la rivière par téléphone, par le grondement de la rivière, les cris des habitants et le tapage des bidons vides.
Un autre fait est que la plupart de sinistrés regagne leurs habitations inondées à plusieurs reprises faute des moyens de se trouver un autre domicile ailleurs. (Aucun lotissement n’est en vue en faveur des victimes des sinistres)
Face à l’augmentation de la fréquence rapide des inondations de différentes rivières qui passe de simple au double même plus selon les cas, il est urgent de préparer un plan d’intervention au cas par cas selon le degré de nuisance et le niveau de risque que présente chaque rivière.
Pour réduire le danger des inondations, il est nécessaire d'organiser un système d’alarme par cours d’eau depuis le haut et moyen plateau pour prévenir les inondations en aval et, intensifier le réseau des stations météo pour permettre de prédire le temps et ainsi préparer la population à tirer la sonnette d'alarme.
Il est aussi important de bien organiser les services sociaux et humanitaires à partir des enregistrements des victimes, surtout ceux qui sont dans des familles d’accueil.
En définitive, les participants ont recommandé l'organisation d’un plaidoyer pour obtenir un lotissement en faveur de sinistrés, élaboration d'une cartographie des zones à haut risque impropre à la construction et exiger leur reboisement après la délocalisation des populations, la redevabilité face à la population est exigée aux organisations impliquées dans le reboisement ; informer aussi régulièrement la population de la montée des eaux du lac en leur indiquant les zones exposées aux inondations ; faire appliquer la loi relative à la distance séparant les habitations par rapport aux berges des rivières et la ligne côtière du lac Tanganyika ; annuler les lotissements des parcelles dont l’altitude est en deçà de 776,9m entre le lac Tanganyika et la route nationale numéro 5 (entre Kilomoni et le poste frontalier).