La proposition de loi de la députée nationale Annie Mombunza Libotolo pour encadrer le secteur de l’élevage en RDC, afin notamment de résoudre le problème de l’envahissement des terres par des éleveurs étrangers Mbororo venus du Soudan, est fin prête.
Pour une large appropriation, l’élue de Budjala dans la province du Sud-Ubangi, a présenté sa loi à près de 20 députés, qui l’ont validée par acclamation, à l'issue d'un atelier organisé à Kinshasa du mercredi 20 au jeudi 21 avril 2022.
" Cette loi est très importante pour la République. Un secteur si vital comme celui de l'élevage, depuis toujours ça a fonctionné sans instrument juridique. Raison pour laquelle, les gens qui oeuvrent dans ce secteur-là sont tous venus soutenir cette loi parce qu'ils vivent des problèmes. La loi est venue résoudre les problèmes du présent et des générations futures notamment dans la question de transhumance. Nous vivons le phénomène Mbororo (des éleveurs nomades venus du Soudan, ndlr) qui chaque fois entrent dans notre pays sous prétexte de la recherche des pâturages alors qu'en réalité nous savons qu'ils entrent pour ne pas se conformer à une certaine loi et ça c'est du désordre", a t’elle expliqué.
L’initiatrice de cette proposition de loi souhaite qu’elle soit examinée à la session ordinaire de mars.
Pour cela, elle devra défendre son texte devant les membres de la commission environnementale de la chambre basse du parlement.
Un texte qui, dit-elle, va régler les problèmes présents et futurs dans le secteur de l’élevage en favorisant de la stabilité, de la croissance économique et de l’intégration régionale.
Signalons que l'atelier de validation, d'information, de mobilisation et d'appropriation des acteurs politiques dans le cadre de l'adoption de la loi portant principes fondamentaux relatifs à l'élevage avait pour objectif d'obtenir une large adhésion, implication et appropriation des députés nationaux à cette proposition qui encadre le secteur de l'élevage en RDC en vue de son adoption à l'assemblée nationale.
Pour rappel, des notables des provinces du Bas-Uele et du Haut-Uele alertent depuis des années sur les conséquences de la présence des éleveurs Mbororo, dans leurs territoires. Ces derniers détruisent l’écosystème et accélèrent la paupérisation de la population, accusent-ils. La transhumance des Mbororo est un phénomène qui s’observe depuis 20 ans. Ces éleveurs étrangers fuient la sécheresse et sont à la recherche des pâturages que la RDC a en abondance.
À part la transhumance des éleveurs étrangers, celle des éleveurs nationaux, notamment Banyamulenge. Leur présence, Arès avoir parcouru des milliers de kilomètres pour s’installer dans le Kwango, avait suscité en 2018 un vif émoi dans l’opinion nationale et celle des ressortissants du Bandundu.
Christel Insiwe