Le professeur Denis Mukwege a affirmé que demander à la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) de partir de la République démocratique du Congo risquerait de mettre la population dans une situation de crise.
Dans un point de presse tenu à Lubumbashi dans le Haut-Katanga le mercredi 02 mars 2022 après sa conférence sur le viol comme arme de guerre, le prix Nobel de la paix 2018 a souligné que la présence des forces onusiennes dans l'Est du pays se justifie.
« Il est clair que tant que nous faisons encore recours aux armés étrangères, dans les accords bilatéraux, je crois que la présence de la MONUSCO continue malheureusement à se justifier. Je crains beaucoup que son départ précipité risque tout simplement de créer un vide et on sait très bien qu'il va essayer d'entrer et aspirer par ce vide », a-t-il expliqué au micro tendu par 7SUR7.CD.
Dans la foulée, le professeur Denis Mukwege a fait savoir que le départ de la MONUSCO du territoire national risquerait de créer « un pillage sans nom ».
« Malheureusement, ça ne sera pas pour le bonheur du peuple congolais, au contraire, ça sera un pillage systématique et là vous allez me dire que la MONUSCO n'a pas empêché mais parfois, elle peut être un témoin gênant », ajoute-t-il.
Cette déclaration est faite juste quelques jours après des manifestations organisées par des mouvements citoyens au Kasaï, au Maniema et au Kivu pour demander aux autorités congolaises, le départ de cette organisation internationale de la RDC.
Il sied de rappeler que le mercredi 15 septembre 2021, le premier ministre Jean-Michel Sama et Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en RDC avaient signé un plan de transition pour la sortie échelonnée de la Mission de l'organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO). Ce plan partira jusqu'en 2024 et contient des étapes qui devront être franchies en termes des violations dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
Patient Lukusa, à Lubumbashi