Au cours d'un séminaire scientifique sur les forêts du Congo et leur contribution à l'atténuation du changement climatique planétaire, animé le samedi 15 janvier 2022 à Kinshasa par le professeur Pascal Boeckx de l'université de Gand en Belgique, la vice-premier ministre de l'environnement et de développement durable, Eve Bazaiba, a annoncé la mise en place dans un délai proche d'une task force des scientifiques congolais du secteur de l'environnement.
Ladite task force aura pour rôle, à croire Eve Bazaiba, d'accompagner son ministère en ce qui concerne les questions stratégiques de l'environnement.
"J'en profite pour vous annoncer la mise sur pied très prochainement d'une task force des scientifiques de la République démocratique du Congo du secteur de l'environnement, dont la mission sera d'accompagner le ministère de l'environnement et de développement durable pour des avis, des conseils et des orientations stratégiques sur les questions qui vous seront soumises ou que vous-mêmes estimerez pertinentes au profit du développement. Ensemble, nous allons jeter des jalons qui doivent se pérenniser. C'est vrai que la RDC a besoin d'apprendre des autres, a besoin du transfert des technologies mais il est aussi vrai que nous regorgeons des intelligences qui ont un mot à dire sur la donne scientifique actuellement", a-t-elle déclaré.
Concrètement, cette task force aidera le gouvernement à travers le ministère de l'environnement à résoudre certaines préoccupations, notamment savoir la capacité exacte de séquestration de dioxyde de carbone (CO2) que possèdent les forêts congolaises, tourbières et autres écosystèmes, comment valoriser et compenser équitablement les services rendus par les forêts congolaises à l'humanité, comment concilier le défis de la lutte contre la déforestation galopante et la lutte contre l'extrême pauvreté, quand on sait que l'un entraîne l'autre, comment penser la reforestation et la restauration des écosystèmes dans un contexte de pauvreté rampante et la définition de la stratégie à adopter pour une agriculture qui ne détruit pas les forêts.
Pour le professeur Pascal Boeckx, lui qui dirige le projet de la tour à flux de Yangambi, un projet biogéochimique des forêts du bassin du Congo, certes les forêts de la RDC absorbent trop de carbone, mais jusque-là on ne peut pas déterminer cette capacité par hectare et par an. Une énigme qui est en voie d'être résolue, en ce qui concerne les forêts de la Tshopo.
"Les forêts congolaises absorbent trop de CO2 mais on ne connaît pas la quantité exacte captée par hectare et par an. Avec la tour à flux qui est installée à Yangambi, on sera capable de calculer le taux de séquestration du CO2 pour 7 sortes de forêts de la Tshopo. Et aussi, elle aidera à avoir des paramètres pour calibrer les données exactes de chaque forêt", a dit le scientifique belge.
Notons que les invités à ce séminaire étaient essentiellement des enseignants d'universités, des chercheurs, des journalistes, acteurs de la société civile environnementale, les membres de cabinet du ministère de l'environnement et ceux de son administration.
Bienfait Luganywa