Pour aider le pays à accomplir sa contribution nationale déterminée au niveau national (CDN), engagement pris par tous les pays signataires de l'accord de Paris sur le climat, notamment la RDC, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d'ici 2030, la députée nationale Scolastique Victoire Mahindo a annoncé le samedi 4 décembre 2021 à Kinshasa la création d'une structure appelée "Tribune de l'environnement".
A l'en croire, cette structure sera un cadre de concertation qui permettra de conscientiser tous les congolais sur les dangers du réchauffement climatique en RDC.
"La structure que nous allons mettre en place s'appelle Tribune de l'environnement. C'est un espace de rencontre, un cadre de concertation, un espace d'échanges de différentes couches de la communauté sur des questions environnementales. Elle sera autonome, mise en place par la population, gérée par la population et pour la population. Elle permettra à la population d'avoir accès à l'information disponible, renforcer ses capacités en ce qui concerne les actes à poser pour pouvoir sauver l'environnement. C'est donc une façon de permettre à ce que tout le monde soit impliqué dans cette lutte, en commençant par les enfants de l'école maternelle jusqu'aux vieilles personnes. Les entreprises, les militaires, les étudiants, les vendeurs et vendeuses, les maraîchers, les transporteurs,...bref tout le monde doit être impliqué", a-t-elle expliqué.
Et d'ajouter : "C'est une structure qui va commencer par la ville de Kinshasa et ensuite elle aura des ramifications dans toutes les entités décentralisées sur l'ensemble du pays pour permettre à tout le monde d'être informé et formé. Nous ferons de temps en temps le monitoring pour permettre de savoir ce que nous avons comme fonds pour les mettre à la disposition de la nation, car tout ce que nous faisons c'est pour la nation.Tout le monde pourra donc y adhérer".
Pour l'élue du territoire de Basoko, sans le concours de la population, le gouvernement seul ne pourra réussir à tenir cet engagement, qui du reste est salutaire pour la survie de l'humanité entière.
"La RDC pays-solutions a des grandes responsabilités vis-à-vis du monde dans la lutte contre le changement climatique parce que nous avons le premier poumon mondial de séquestration du carbone. Nous devons donc savoir que notre comportement peut influencer la survie de l'humanité entière. La population doit ainsi savoir que le pays a pris des engagements internationaux dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ces engagements définis dans notre contribution nationale déterminée au niveau national (CDN) consistent à réduire de 21% nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Il faudrait absolument que tout le monde puisse savoir de quoi il s'agit et de quel geste qu'il faut poser pour sauver l'environnement et atteindre les objectifs fixés", a-t-elle détaillé.
Parmi les actions sur lesquelles la "Tribune de l'environnement" compte mobiliser la population et les gouvernants, cette ingénieure agroforestière et chercheuse en environnement a cité entre autres le reboisement des forêts dégradées et la protection des forêts naturelles non encore touchées par la déforestation afin de réaliser le programme 1 milliard d'arbres, l'abandon de l'agriculture itinérante sur brûlis en promouvant l’agroforesterie et la redynamisation des brigades d'assainissement dans les milieux urbains pour qu'elles fassent le suivi de la mise en oeuvre de la CDN par la population.
C'est en communiquant davantage, former, encourager et renforcer les capacités de la population dans le domaine de la protection de l'environnement via les parties prenantes identifiées que la RDC pourra tenir ses engagements internationaux et gagner ses lettres de noblesse sur l'échiquier international, pense l'élue de Basoko.
Selon l’indice ND-GAIN (Notre Dame Global Adaptation Index), la RDC est l'un des 5 pays au monde les plus vulnérables au changement climatique. Cet indice mesure la vulnérabilité d’un pays en fonction de sa capacité à faire face au changement climatique, évalue son exposition vis-à-vis de l’agriculture qui du reste est soumise aux caprices climatiques et évalue enfin le degré de préparation qu’il définit comme la volonté d’exploiter ses ressources économiques, sociales et de gouvernance pour réduire les risques associés au climat.
Bienfait Luganywa