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L’Union nationale de la presse au Congo (UNPC) a initié le jeudi 29 juillet un atelier de réflexion à Kinshasa avec comme thème : « Comment combattre la désinformation ».
C’était à l’occasion de la journée nationale de la presse au Congo célébrée chaque 22 juillet en République démocratique du Congo(RDC).
Plusieurs interventions à l'hôtel Africana Palace
Après le mot d’ouverture prononcé par le ministre de tutelle, M. Patrick Muyaya, plusieurs personnalités ont exposé lors de cet atelier qui s’est tenu à l’hôtel Africana Palace.
Le ministre de communication et médias a exhorté les journalistes au professionnalisme en observant le code d'éthique et de déontologie.
A la suite du ministre de la Communication et médias, c'est le procureur général de la République Sylvain Kaluila qui a exposé sur le thème : "La désinformation : est ce un délit ?".
D'après le magistrat, il y a plusieurs formes de désinformation. Il a cité notamment : la satire, les faux contenus, les sources trompeuses, les faux contextes, les liens erronés, contenus manipulés. D'après l'exposant, ceci est souvent l'œuvre d'un partisan, d'un passionné dont le but est soit l'abus, la propagande ou l'argent.
Selon le PGR, la désinformation qui est une infraction de droit commun, n'est pas sans conséquence. Les actes de désinformation sont punissables des peines allant de 1 mois jusqu’à 3 ans de prison.
Il s’agit notamment des infractions suivantes :
- imputations dommageables,
- injures publiques,
- provocation des militaires à désobéir,
-propagation des fruits,etc.
Sylvain Kaluila dit ne pas être favorable à la dépénalisation des délits de presse car la majorité de journalistes professionnels ne sont pas concernés. Seule une infime minorité, des moutons noirs, tombent dans le filet de la loi, dit-il.
L’IGF sur la certification de ses informations avant publication
Il s’en est suivi l’exposé de l’inspecteur général des finances , M. Jules Alingete, représenté par M. Batubenga, sur la « certification des informations de l’inspection générale des finances (IGF) ».
Il a soutenu que la divulgation des conclusions d'enquête est une exigence de l’article 10 de la convention des Nations Unies de lutte contre la corruption. Selon lui, les enquêtes de l’IGF suivent les étapes ci-après :
1. un ordre de mission,
2. Collecte des infos,
3. Confrontations des données collectées avec la loi,
4. Communication au controlé des observations provisoires (irrégularités),
5. Réponses du contrôlé aux observations provisoires,
6. Débat contradictoire inspecteur et controlé,
7. Avis récoltés pour chaque observation, puis coulés dans un PV,
8. Observations définitives,
9. Transmission dossier au ministère public.
Les professeurs Ekambo et Lino concluent les interventions
Le professeur Jean-Chrétien Ekambo a poursuivi sur « comment lutter contre la désinformation dans un contexte des rivalités » et le professeur Lino Pungi a conclu les interventions avec comme thème « comment lutter contre la désinformation à l’heure des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Lino Pungi a martelé sur les cinq questions de référence auxquelles doit répondre une information et la vérification des sources, des preuves et des faits. Il a donné 13 astuces pour lutter contre les fake news. Notamment : avoir un esprit critique.
Le président de l’UNPC Gaby Kuba a remercié les orateurs et les participants. Il a plaidé pour une presse de qualité qui doit combattre la désinformation sous toutes ses formes.
Moïse Dianyishayi