11 ans de Chebeya et Bazana : La fuite de J. Numbi ne peut nullement constituer un obstacle à la réouverture du procès (VSV)

Mardi 1 juin 2021 - 22:14
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A l'occasion de la commémoration du 11e anniversaire de l'assassinat de l'activiste des droits de l'homme  Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana ce mardi 1er juin 2021, l'ONGDH la Voix des Sans Voix (VSV) a réitéré sa demande auprès du chef de l'Etat de s'impliquer personnellement pour la réouverture du procès. 

Pour cette organisation de la société civile, la fuite de John Numbi, cité comme commanditaire principal de cet assassinat, ne peut en aucun cas bloquer cette énième étape.

"(...) les parties civiles et les organisations de promotion de défense des droits de l'homme nationales et internationales sollicitent  l'implication personnelle du chef de l'État en sa qualité de magistrat suprême pour une réouverture du dossier pour rendre justice à ces deux défenseurs des droits de l'homme. La réouverture de ce dossier pourrait sonner comme un grand déclic dans la lutte contre l'impunité touchant les défenseurs des droits de l'homme et les activistes pro-democratie. Nous pensons que la lâche fuite du général John Numbi Banza Tambo ne peut nullement constituer un obstacle  à la réouverture du procès. Le plus important étant entre autre le fait pour le général John Numbi d'être reconnu comme prévenu et non comme renseignant", a affirmé Rostin Manketa secrétaire exécutif de la VSV.

La VSV a, en outre, accusé l'Etat congolais d'avoir retardé la réouverture du procès qui aurait occasionné la fuite de John Numbi.

"Les ONGDH regrettent le fait que les autorités congolaises n'aient pas entendu le 10 février 2021 l'une des demandes des 117 organisations non-gouvernementales et des mouvements citoyens, en l'occurrence l'arrestation immédiate et sans condition de John Numbi Banza Tambo et Zelia Katambo alias Djadidja pour leur implication dans l'assassinat des deux défenseurs des droits de l'homme. Elles croient que si leur demande avait été satisfaite dans son temps, le général John Numbi n'aurait pas eu le temps de s'enfuir et franchir en toute impunité les frontières de la RDC", a renchéri Rostin Manketa.

Du côté des familles des deux victimes, l'on ne souhaite tout simplement que la réouverture du dossier pour que les responsables du crime soient punis.

La famille Bazana a, quant à elle, exigé que l'Etat congolais saisisse la concession du colonel Djadjidja cité aussi comme l'un des commanditaires de l'assassinat, où serait enterré les parties du corps sans vie de Fidèle Bazana afin de lui réserver un lieu digne de recueillement.

Rappelons par ailleurs que Floribert Chebeya, directeur exécutif de la VSV et Fidèle Bazana son chauffeur (dont le corps reste introuvable) ont été assassinés le 2 juin 2010 dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa. Quelques personnes citées dans ce crime vivent encore en toute liberté en attendant la réouverture du procès.

En février dernier, deux policiers impliqués dans cet assassinat, notamment l’adjudant Hergile Ilunga et le brigadier Alain Kayeye, ont fait des révélations qui ont apporté une "nouvelle dimension" à cette affaire. Le même mois, 117 ONGDH et la Voix des Sans Voix avaient exigé aux autorités congolaises la réouverture du procès pour que les auteurs soient punis.

Christel Insiwe