RDC : Le SYNAMAC promet de poursuivre ses stratégies jusqu'au retrait des propositions de lois Minaku-Sakata 

Vendredi 3 juillet 2020 - 10:03
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7sur7

Le Syndicat National des Magistrats du Congo (SYNAMAC) ne se dit pas du tout satisfait du renvoi de l'examen des trois propositions de lois des députés nationaux Aubin Minaku et Garry Sakata à la session parlementaire de septembre.

Au cours d'une interview accordée à 7SUR7.CD ce vendredi 3 juillet 2020, le président national de ce syndicat, le magistrat Edmond Issofa affirme que son organisation entend poursuivre ses stratégies mises en place jusqu'à obtenir le retrait définitif de ces textes qu'il qualifie d'inconstitutionnels.

"Nous continuons nos stratégies jusqu'à ce que ces textes soient définitivement retirés. Nous disons simplement que ces propositions de lois, qu'elles soient renvoyées au mois de septembre, ne demeurent pas moins inconstitutionnelles", a déclaré ce magistrat.

Il dénonce les velléités, pour les auteurs de ces textes, de chercher à induire toute une nation en erreur, en faisant  croire à la population que le parquet n'est pas membre du pouvoir judiciaire.

Pour le magistrat Edmond Issofa, le SYNAMAC se dit ouvert au débat réellement républicain qui aura pour unique but de conduire au retrait pur et simple de ces trois propositions de lois qui suscitent des mouvements de protestation de la population dans plusieurs villes du pays.

"Si on a besoin de nous pour échanger autour de ces textes, le SYNAMAC ne va pas se soustraire. Surtout que nous avons suffisamment des arguments à leur opposer. Nous allons leur montrer le caractère inconstitutionnel de ces textes qui doivent carrément être retirés", a déclaré le procureur Issofa.

Il soutient qu'au-delà des individus, le débat autour de ces textes doit être porté au niveau de la  nation, étant donné qu'il s'agit des lois organiques qui touchent au pouvoir judiciaire dans son organisation et son fonctionnement.

"L'indépendance du pouvoir judiciaire fait partie des matières intangibles, suivant l'article 2020 de la Constitution. Mais pourquoi on veut aujourd'hui toucher à la composition du pouvoir judiciaire et à l'indépendance du magistrat du Parquet ?. C'est une question nationale. Parlant des questions disciplinaires, elles ont déjà été réglées par la Constitution qui précise que c'est le Conseil Supérieur de la Magistrature qui est l'autorité disciplinaire des magistrats", a-t-il précisé.

Il convient de rappeler qu'au regard du peu de temps qui reste pour clôturer la session parlementaire en cours,  le bureau de l'Assemblée nationale a décidé, jeudi dernier, de renvoyer l'examen de trois propositions de lois du tandem Minaku-Sakata à la session de septembre 2020.

Orly-Darel Ngiambukulu