RDC-Meurtre experts ONU : La cour militaire appelée à mettre en place des stratégies de pilotage du procès pour que justice soit faite

Samedi 6 juin 2020 - 06:55
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Le barreau du Kasaï-Central, a, dans un rapport rendu public ce jeudi 4 juin 2020 à Kananga en marge de l'an 3 du procès d'assassinat de deux experts onusiens, Mickaël Sharp et Zaïda Catalan, recommandé à la cour militaire et à l'auditorat militaire superieur de mettre en place les stratégies de pilotage du procès qui vise à prendre en compte les temps passés et l'issue de la cause afin de permettre aux clients de connaître leur sort.

Il est recommandé notamment aux instances judiciaires militaires d'intégrer les principes relatifs au droit à un procès équitable dans la méthodologie des conduites du procès concernant particulièrement le délai raisonnable.

Il y a 3 ans que débutait le procès d'assassinat de la suédoise Zaïda Catalan et l'américain Michael Sharp. Ces 2  experts ont été envoyés dans la région du Kasaï pour enquêter sur les graves violations des droits de l'homme consécutives, d'une part à la résurgence de la milice Kamuina Nsapa et d'autre part, à la répression brutale disproportionnée de celle-ci par les forces de défense et de sécurité de la RDC.

C'est dans ce contexte de tension et de sécurité grandissante, qu'ils ont trouvé la mort le 12 mars 2017, dans la localité de Moyo Muswila non loin de la mission catholique Bukonde dans la province du Kasaï-Central, a fait savoir le rapport signé par Dominique Kambala batonnier des ordres des avocats du Kasaï-Central.

Le 5 juin 2017, certains présumés auteurs de ce double assassinat mis aux arrêts, on été déférés au tribunal militaire garnison de Kananga. Au départ, 14 prévenus civils étaient poursuivis pour participation au mouvement insurrectionnel, pour crime de guerre par meurtre et mutilation et pour terrorisme.

En effet, ledit tribunal a décliné sa compétence au mois d'août 2019. La cour militaire de l'ex-province du Kasaï-Occidental était à son tour saisie pour les mêmes faits à charge des mêmes prévenus et un haut officier des forces armées congolaise, revêtu des grades de colonel qui n'est pas justiciable du tribunal militaire de garnison, conformément aux dispositions pertinentes de code justice militaire.

Alain Saveur Makoba à Kananga