Les actes de xénophobie en Afrique du Sud semblent avoir choqué tous les pays d'Afrique dont les ressortissants sont en proie une haine inqualifiable, sauf en République Démocratique du Congo. Alors qu'on assiste à un véritable ballet diplomatique des délegations gouvernementales des pays africains qui affluent au pays de Mandela pour afficher leur indignation face à cette situation inacceptable, d'une part, et envisager des actions humanitaires urgentes en faveur des victimes de leurs pays respectifs, d'autre part, en République Démocratique du Congo, une fois de plus, une fois de trop, on a eu droit à des déclarations d'intention au sommet de l'État qui peinent à être suivies d'effets.
Le nouveau Chef de l'État était le premier à monter au créneau pour dénoncer la cruauté du traîtement subi par des Congolais dont au moins une dizaine ont perdu la vie, et d'autres ont été victimes de destructions méchantes lorsqu'ils n'ont pas été grièvement blessés. Une protestation immédiatement assortie d'une promesse ronflante de visite officielle de haut rang à la hauteur de la gravité de la situation. Son Premier Ministre lui a emboité le pas en promettant, urbi et orbi, lors de l'investiture du gouvernement l'envoi imminent d'une délégation gouvernementale pour consoler et défendre des compatriotes en danger de mort en terre étrangère. Des discours pompeux qui ne sont suivis d'aucune concrétisation à ce jour. Comment s'étonner dans un tel contexte que les Congolais de la diaspora ne soient pas tendres avec les autorités politiques de leur pays d'origine dès lors que le minimum n'est même pas envisagé là où tout le monde en Afrique est déjà venu à la rescousse des siens.
Pour rappel, la communauté congolaise vivant en République Sud Africaine est officiellement évaluée à près de 210.000 personnes. Un chiffre très loin de la réalité, qui fait tout de même de la diaspora congolaise en Afrique du Sud la septième en ordre d'importance. Une quantité jugée négligeable par un Président de la République et un gouvernement incapables de tenir la moindre promesse. Force est de constater qu'en République Démocratique du Congo, aujourd'hui comme hier, les promesses faites par les politiciens n'engagent que ceux qui les écoutent.
Célestin Malenge Gimbangi
Chercheur à l'UNISA (Prétoria)