N'eût été la clameur publique suscitée par certains arrêts rendus par la Cour Constitutionnelle en contestation des résultas provisoires des législatives, la Haute Cour aurait certainement rendu publics comme prévu les résultas définitifs des élections législatives au plus tard samedi 15 juin passé.
C'est à la suite de l'audience accordée au président de la Cour Constitutionnelle par le président de la République, que les juges ont résolu de revenir sur d'éventuelles erreurs matérielles dont auraient pu être entachés certains arrêts chahutés. Il convient de noter que la réctification des erreurs matérielles est prévue par la loi étant donné que la Cour Constitutionnelle tranche en premier et dernier ressort. Les juges doivent ainsi mettre toutes les chances de leur côté pour se forger une intime conviction à tout le moins irréprochable.
Or c'est ce moment de derniers réglages que choisit un certain Joseph Bangakia pour enfin introduire son recours en contestation du candidat député national proclamé élu dans la circonscription de Rungu en Province du Haut-Uélé, à savoir le député CCU et Alliés Justin Somana, doublement élu député provincial et député national. Faut-il en rire ou en pleurer?
En définitive si un candidat qui du reste n'avait rien trouvé à redire après son échec cuisant, se permet, en désespoir de cause un tel raccordement frauduleux en déhors de tous délais légaux, c'est qu'il n'a aucune considération pour la plus haute instance judiciaire de notre pays à laquelle il se permet toute honte bue de prêter un dilettantisme anachronique. Il va de soi que Joseph Bangakya, en introduisant son recours le 18 juin 2018 largement au-delà du délai légal requis, croit pouvoir faire accréditer la thèse érronnée selon laquelle la Cour Constitutionnelle serait susceptible de rendre un arrêt par fait de prince sans aucun fondement juridique! Il est temps de décourager une bonne fois pour toutes ce genre de comédies de mauvais goût qui visent tout simplement à ternir l'image de marque de la justice congolaise.
En tout état des causes, après le tohu-bohu suscité à la suite des contentieux électoraux des scrutins combinés du 30 décembre 2018, il appartient désormais au législateur congolais de prendre le relai afin de doter définitivement le pays d'une loi électorale restrictive, susceptible de mettre un terme aux faiblesses constatées dans la loi en vigueur. Après les élections, une nation doit être capable de recouvrer sa sérénité en vue de bâtir le mieux être auquel aspire chaque électeur lorsqu'il place son bulletin dans une urne. Les "lawmakers" congolais sont appelés à saisir la balle au bond afin de mettre à l'abri une démocratie jeune dont les bégaiements prouvent à suffisance que tout doit être mis en oeuvre pour lui permettre d'atteindre enfin la maturité.
Jean Paul Maracto (citoyen engagé)