Fâché, Denis Sassou Nguesso quitte précipitamment Dakar.
Plusieurs points ont été abordés au cours du XVe sommet de la francophonie tenu à Dakar, la capitale Sénégalais, du 29 au 30 novembre 2014. Déjà, à la cérémonie d’ouverture, samedi dernier dans les discours prononcés par une quinzaine de Chefs d’Etats, le ton était déjà donné.
Deux figures emblématiques de cette grande rencontre, le Président français François Hollande et le Secrétaire Général sortant de l’organisation internationale de la Francophonie (O.I.F), Abdou Diouf sont revenus plus d’une fois dans leurs déclarations sur le nécessaire strict des constitutions et l’importance de ne pas s’éterniser au pouvoir. Après trois mandats passés à la tête de l’O.I.F comme Secrétaire Général, le Sénégalais Abdou Diouf s’est refusé de briguer un nouveau mandat, donnant ainsi l’exemple.
L’importance donne prise en compte, une vingtaine de chefs d’Etat ont participé à sommet, se refusant de la sorte de snober la rencontre de Dakar.
Au passage, les Chefs d’Etats concernés par la limite constitutionnelle du nombre de mandats sont les présidents Congolais Denis Sassou Nguesso (Brazzaville) ; son homologue kinois Joseph Kabila, (Président en exercice sortant de la francophonie) ; le beninois Boni Yayi, il a déjà fait savoir qu’il quitterait le pouvoir au terme de son mandat, le burundais Pierre Nkurunziza ; son voisin du Rwanda Paul Kagame, représenté au sommet par son ministre des affaires étrangères Louise Mushikiwabo. Le Président rwandais entretient des rapports ambigus avec la francophonie.
On peut insérer sur cette liste le nom du président Faure Gnassingbe du Togo dont la société civile réclame la révision constitutionnelle pour limiter le nombre de mandats. Ce dernier ne vaut rien entendre promettant de respecter strictement la constitution.
Le sommet de Dakar ne s’est pas limité à la question de l’heure qui préoccupe les chefs d’Etat concernés. Terrorisme, conflits locaux, changements climatiques, fièvre Ebola et tant d’autres, sont des sujets qui ont été mis sur la table de discussion.
Dans son discours d’Adieu et d’au revoir, le Secrétaire Général sortant de l’OIF Abdou Diouf a stigmatisé l’immobilisme, l’égoïsme et la défense des intérêts particuliers qui caractérisent nombre de Chefs d’Etat africain.
Le Président français François Hollande n’a pas changé d’avis en mettant de nouveau en garde les Chefs d’Etat africains qui tenteraient désespérément de modifier la Constitution aux fins de se maintenir au pouvoir. Ils auront le peuple derrière le dos. Le Burkina Faso devant servir d’exemple. Le nouveau Président burkinabé Michel Kafando était lui aussi présent à Dakar.
Le Ministre Congolais des affaires étrangères Raymond Tshibanda qui venait de participer à la Conférence ministérielle de la francophonie a été reçu le jeudi 27 novembre par le Président Sénégalais Macky Sall. Il a déclaré que la RDC était fière de passer le flambeau au Sénégal. Joseph Kabila et Maman Olive Lembe sont arrivés à Dakar vendredi dans la soirée.
Denis Sassou Nguesso quitte Dakar très fâché
Avant l’élection du nouveau secrétaire général de l’OIF, le président français François Hollande a déclaré que l’organisation n’appuiera pas le dossier d’un candidat dont le pays s’engage dans la logique de la révision constitutionnelle pour le maintien au pouvoir du président hors mandat.
Or, Henry Lopes du Congo-Brazza pour qui Sassou avait personnellement battu campagne pour son élection au poste de l’OIF, était parmi les plus favoris.
Ainsi, après le vote, Michaëlle Jean du Canada a été élue SG. Cela n’a pas plu à Denis Sassou Nguesso qui a pris son avion avant même la clôture de ce sommet, une manière pour lui de manifester son mécontentement.
Par G.O.